“En plus de la dotation du secteur de la pêche maritime d'une enveloppe budgétaire de 12 milliards DA et la valorisation de la composante macroéconomique de l'industrie halieutique et aquacole, nous allons mettre en œuvre, dès décembre 2006, la concrétisation de 9 régions programmées (centre, est et ouest) dans le cadre du plan quadriennal gouvernemental pour le lancement de la production industrielle halieutique à l'échelle nationale”, a affirmé, hier à Oran, le ministre de la pêche et des ressources halieutiques. Intervenant devant les responsables régionaux de 7 wilayas de l'ouest sur le séminaire explicatif du “schéma directeur de développement des activités de la pêche et de l'aquaculture”, Smaïl Mimoun a annoncé la prochaine acquisition de bateaux de pêche et d'un bateau scientifique destiné à la formation des marins-pêcheurs selon des procédés techniques sophistiqués. Selon le ministre de la PRH, l'introduction de l'outil informatique comme le GPS dans la pêche maritime favorisera l'essor de l'industrie halieutique encore au stade de l'expérimentation en Algérie, “ce qui se traduira par une profusion de poisson sur le marché national”, a estimé le ministre de la PRH. Dans ce contexte, Smaïl Mimoun évoquera la vétusté de la flottille de pêche actuelle qui n'est plus en mesure d'assurer une production halieutique suffisante. C'est dans cet état d'esprit que le projet multisectoriel a été abordé par le premier responsable du secteur maritime. “Deux études réalisées par des bureaux espagnol et allemand ont été finalisées sur une superficie marine de 9,5 millions d'hectares et des cartes géographiques signalant l'emplacement des poissons seront désormais mises à la disposition des professionnels de la pêche”, a indiqué le ministre de la PRH. Sur ce plan, 286 sites poissonneux ont été déterminés par le bureau allemand sur un littoral de 1 280 km et un stock pêchable estimé à 200 000 tonnes/an. Par ailleurs, le ministre de la PRH a déclaré que des projets de production aquacole ont permis de faire connaître les régions propices à l'élevage des alevins. Il s'agit de Aïn Franin (Oran) et de Madagh pour la production respective aquacole du loup, de la dorade et des moules, ainsi que la wilaya de Sidi Bel Abbès qui a été retenue pour l'élevage de la carpe. D'autres sites susceptibles de servir de support de base à l'élevage continental en eau douce (barrages, retenues collinaires…) ont été répertoriés à Annaba, Skikda, Tipaza et Zemmouri. Ces sites compléteront la pêche halieutique estimée à 37 000 tonnes/an dans un souci de préserver la bio-masse poissonneuse qui est de l'ordre de 500 000 tonnes. Ainsi, l'idée d'intégrer la culture aquacole demeure tributaire du développement de la production halieutique qui n'arrive plus à satisfaire la consommation nationale malgré un quota évolutif de thon rouge pêché évalué à 1 400 tonnes en 2004. En définitive, toute cette entreprise économique ne peut être concrétisée de manière efficiente sans recourir à une confrontation concordante avec les différents acteurs politiques et administratifs et en complémentarité avec tous les programmes de développement sectoriel. B. GHRISSI