La vulgarisation et l'introduction sur le marché national d'espèces nouvelles, ayant une valeur marchande intéressante, ont incité le secteur privé à s'intéresser à l'aquaculture, en particulier la pisciculture continentale, ceci est démontré par le nombre de demandes de concessions qui ne cesse d'affluer à l'administration des pêches. Cependant, l'Algérie se distingue parmi les pays méditerranéens par sa très faible production . Une production qui ne peut compenser le déficit en produits de la pêche. Bien que le ratio alimentaire est passé de 3,02 en 1999 à 5,12 kg/hab/an en 2006, cela reste bien en dessous du seuil de la norme exigée par l'OMS voire de celui de nos voisins maghrébins : le Maroc 8,5 (1996) et la Tunisie 10,5 (1996). Quant à la moyenne mondiale, elle est de 13,4 kg/hab/an. Il est à noter que le ratio de consommation de poisson minimale à atteindre selon l'organisation mondiale de la santé est de 6,2kg/ hab/an. (2001). La couverture de ce déficit en poisson en Algérie ne peut être assuré par la pêche maritime du fait de l'étroitesse de son plateau continental et par l'escarpement de sa côte. Donc, l'Algérie devra favoriser le développement de l'aquaculture, et il est impératif de doter cette activité d'une politique nationale globale à travers des programmes d'action à court, moyen, et long terme. Seulement l'aquaculture en Algérie c'est un peu comme l'Arlésienne : tout le monde en parle mais personne ne l'a vue. En fait les premiers essais d'aquaculture en Algérie remontent à plus d'un siècle .Plusieurs centres spécialisés ont vu le jour pour encadrer scientifiquement et techniquement ces pérations. Il y avait la station aquacole de Castiglione (actuelle Bousmaïl), l'Aquarium de Beni-Saf. - la station océanographique du port d'Alger, la station hydro-biologique du Mazafran. Différentes opérations ont marqué l'histoire de l'aquaculture algérienne. Selon le biologiste français Novella , les premiers essais furent en 1880 au niveau de l'embouchure d'Arzew. En 1921,il y a eu la création de la station d'aquaculture et de pêche de Bousmaïl avec pour objectif la détermination des meilleurs sites pour la conchyliculture et la pisciculture. En 1937, il y a eu la création de la station d'alevinage du Ghrib (empoissonnement en truites arc en ciel). 1940: Exploitation des lacs Oubeira et El Mellah et Tonga avec culture de coquillages 1947: Création de la station Mazafran, dans l'optique de repeuplement en poissons d'eau douce et de recherches hydro biologiques1962-1980. Après l'indépendance de l'Algérie , la quasi totalités des actions ont été menées sur les lacs de l'est et sur la station de Mazafran . Le lac El Mellah a été mis en valeur en 1973 pour l'installation des tables conchylicoles. En 1974, une étude de mise en valeur du lac Oubeira a conduit à un projet d'installation d'une unité de fumage d'anguilles. Néanmoins , jusqu'à 1993 aucune politique durable n'a permis de promouvoir le secteur de l'aquaculture. Ce n'est qu'en 1999 qu'est effectué un inventaires des sites aquacoles à travers le pays avec la mise sur pied du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH). En 2000, il y a eu la création d'un comité national autour du sujet : Aquaculture en Algérie ; ce qui a abouti à des résultats importants du point de vue perspectives. En 2001, c'est le début de la première campagne d'élevage d'alevins, ainsi qu'une exploitation plus ample de sites aquatiques à travers le territoire national.
Un potentiel hydrique non exploité L'Algérie dispose d'un potentiel hydrique très important, dont la quasi totalité reste inexploitée. Les possibilités de développement de la filière d'activité aquacole sont considérables sur les plans des ressources naturelles et humaines, l'Algérie dispose de potentialités naturelles significatives sur tout le territoire national (littoral & intérieur du pays) En outre, on note un potentiel d'environ 100 000 hectares de ressources hydriques naturelles ou artificielles à travers les 1280 km de côte que compte notre pays . A l'heure actuelle des connaissances, plus d'une vingtaine d'animaux aquatiques peuvent développer une aquaculture d'appoint. Il existe différents types d'élevage selon les espèces envisageables en Algérie :1 Les espèces pouvant être élevées en mode extensif : En eau douce : carpe, tilapia, mulet, sandre, black-bass. En eau saumâtre : mulet, bar, sole, daurade . Les espèces pouvant être élevées en mode semi-intensif à intensif en cages flottantes . En eau douce : carpe , en eau de mer : Bar, daurade. Quant à l'élevage intensif en bassins construits en dures : loup, daurade, turbot. La conchyliculture en filière il ya les huîtres, les moules, les palourdes…
Impact économique important L'Algérie entre dans un cycle des négociations multilatérales et sort petit à petit d'une crise multiforme, en s'alignant sur la politique économique mondiale, en jouant sur les potentialités nationales et régionales afin de faire face aux exigences des consommateurs. Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques a connu des instabilités conséquentes. En effet, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques dépendait du ministère du Tourisme puis de celui des Ressources hydriques puis de celui de l'agriculture dont il faisait partie depuis plusieurs décennies, enfin en décembre 1999 il se détache du ministère de l'Agriculture et devint ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques à part entière. Ajouter à cela l'absence de mécanismes de financement et le manque d'une politique claire de production. Cependant l'Algérie n'a jamais pu satisfaire la demande intérieure en poisson, donc il va de soi la non satisfaction du seuil minimal de la ration alimentaire en poisson imposée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui est de 6.2kg/h/an .Or elle est de seulement : 5,12kg/h/an en 2003. Moyenne méditerranéenne : 12kg/h/an et mondiale : 13.4kg/h/an Le programme du gouvernement se propose, pour y remédier à cet état de faits, par une création de pôles d'activité socio-économique pour stabiliser les populations rurales par le développement de l'industrie aquacole, l'épanouissement des zones côtières avec une prise en charge sérieuse de la formation, la recherche et la vulgarisation du secteur et l'élaboration d'une politique incitative à l'investissement national et international pour arriver à exporter les produits de la pêche. En plus de ces actions à impact économique important, l'aquaculture aura aussi d'autres impacts à caractères économiques dont la contribution efficace à la sécurité alimentaire ; amélioration qualitative de la ration alimentaire du citoyen algérien. Promotion du produit algérien en créant un " Label Algérie". Participer à la promotion des exportations hors hydrocarbures en générant des recettes en devises. Création de projets intégrés, en corrélation et complémentarité avec d'autres secteurs. Partenariat international en vue d'une exportation rationnelle des ressources. Contribution à la stabilisation des compétences scientifiques nationales. Renforcement de la coopération économique, scientifique et technique et le partenariat dans le sens d'une intégration régionale et internationale. L'aquaculture dans les pays méditerranéens représente 4.9% de l'aquaculture mondiale, qui est de 14 millions de tonnes. L'Algérie se distingue parmi les pays méditerranéen par sa très faible production qui est en moyenne de 184 tonnes soit de 0.001% de la production mondiale. A l'heure actuelle, l'impact de la l'aquaculture sur le plan économique est négligeable sauf par un apport socio-économique qui est la création de nouveaux emplois.
Investissements et partenariat avec des étrangers L'enveloppe allouée au MPRH dans le cadre de la relance économique (PSRE) est de 9,5 milliards de dinars. Dès le lancement de ce plan, le secteur a enregistré plus de 2 500 dossiers d'investissement dans les différentes activités du secteur. Plus de 520 projets, d'un montant global de 6 milliards de dinars, ont été retenus au titre de financement dans le cadre du PSRE. Les investissements sont dispersés à travers 23 wilayas, dont 14 côtières et 7 autres situées à l'intérieur du pays, comme Ain Defla, Relizane, Ouargla, Béchar, Guelma, Sétif et Sidi Bel Abbès. Ces dernières ont bénéficié de projets d'aquaculture en eau douce.Le soutien à l'investissement varie de 20 à 80% selon l'activité. Pour l'aquaculture dans le sud du pays, l'Etat prend en charge 80% de la valeur du projet. L'axe prioritaire du MPRH est le développement de l'aquaculture. Pour les investissements algériens, on cite les projets déjà productifs, environ 120 seraient en cours (productifs : poissons d'ornement destinés à l'exportation , productif : mytiliculture et ostréiculture ) Pour le partenariat avec les étrangers, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutique, Smaïl Mimoun, perçoit ce genre de partenariat comme étant une partie intégrante de la stratégie de développement. Le partenariat s'inscrit en droite ligne avec notre souci de procéder a un redéploiement en matière de coopération. A ce titre, 4 zones sont inscrites dans la carte géostratégique. On notera les zones :1) En zone Afrique :Consolidation des activités productives en privilégiant les pays à fortes potentialités halieutiques (Mauritanie, Guinée-Bissau) En zone Proche-Orient , le partenariat sera axé sur le développement de la filière aquacole en régions désertiques (Egypte).En zone Asie: orientation du partenariat économique sur la valorisation et la commercialisation des produits de pêche et de l'aquaculture à haute valeur marchande (Japon) concernant le thon et l'anguille.
Perspectives du secteur Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques est désormais parvenu à se hisser au rang des secteurs productifs grâce à une stratégie de développement tous azimuts. Ainsi, à l'instar d'autres départements ministériels vitaux de l'économie nationale, il a fini par s'affirmer comme acteur stratégique et économique incontournable, actif sans le processus de développement national. Pourvoyeur de richesses et créateurs d'emplois, agent de désenclavement et fixation des populations rurales, il est à même de participer aux exportations hors hydrocarbures. Deux importantes étapes sont déjà franchies à savoir une planification des objectifs à atteindre sur une période de 20 ans et l'agencement des différents composants ou paramètres. Ainsi, à l'horizon 2008, le ratio de consommation " per capita " sera de 6,2 kg/an conformément aux recommandations de l'OMS, grâce à un supplément de production de 151.000 tonnes qui viendrait s'ajouter aux 141.528 tonnes produites présentement par le développement de l'aquaculture en eau douce et saumâtre, la réalisation de projets intégrés et l'injection de nouvelles unités de pêche.