Les troubles ont commencé suite à l'annonce du décès d'un de leurs camarades, après une chute mortelle du haut d'une terrasse de la cité universitaire. Aucun soin n'a pu lui être prodigué sur place, la cité n'étant pas dotée d'une permanence médicale. Trente étudiants protestataires ont été arrêtés par les services de l'ordre dans la soirée de jeudi devant la cité universitaire des 1 000-Lits à Es-Senia à la suite du décès de leur camarade d'une chute du haut d'une terrasse. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, et il n'en fallait pas plus pour que des milliers de résidents investissent spontanément les rues adjacentes à la cité des 1 000-Lits. Le décès tragique du jeune Abdelaziz Ghanem, étudiant en 2e année à l'Ecole supérieur d'enseignement technique (Enset), a provoqué l'ire des étudiants qui ont porté la responsabilité de la mort de l'étudiant sur les responsables de la direction des œuvres universitaires. “Abdelaziz est tombé du haut de la terrasse à 14h et nous avons dû le transporter à l'hôpital dans une voiture particulière. Notre cité est dépourvue d'ambulance et d'infirmerie et encore moins de téléphone, c'est une aberration”, déplorent les étudiants en colère. Le jeune Abdelaziz, qui a rendu l'âme une demi-heure après sa chute mortelle, n'a reçu autre assistance médicale sur les lieux de l'accident. L'inexistence d'une permanence médicale à l'intérieur de la résidence universitaire a ajouté au marasme des étudiants qui se sont “débrouillés” pour transférer leur camarade agonisant. “C'est la faute à l'administration qui nous ignore. Abdelaziz a chuté de la terrasse alors qu'il jouait au ballon avec ses camarades. En l'absence d'une aire de sport, nous utilisons la terrasse qui est notre gymnase à nous, pauvres étudiants que nous sommes”, s'écrient des centaines d'étudiants rebutés. La nouvelle de la mort du jeune Abdelaziz s'est propagée comme une traînée de poudre, donnant aussitôt lieu à un climat d'émeutes. Plus de 5 000 étudiants ont barré la route menant vers le centre universitaire d'Es-Senia pendant plus d'une heure. Des négociations entre les représentants des étudiants et les forces de l'ordre ont permis d'aboutir à un accord. Les étudiants protestataires rejoignent dans le calme leur cité universitaire, mais la promesse de rencontrer les responsables de la direction des œuvres universitaires échoue et c'est la reprise de la protesta. Cette fois-ci, les étudiants organisent une marche qui les mènera à l'Institut de génie maritime (Igmo) en passant par les résidences universitaires du Volontaire et du XXXe Anniversaire. Ils seront stoppés au niveau du barrage de police où des renforts des services de sécurité ont pris position. Les étudiants jettent des pierres sur les forces de sécurité qui ne ripostent pas par la force, mais interpellent une trentaine d'étudiants qui seront arrêtés et transférés à la sûreté de la wilaya d'Oran. Dans une assemblée générale, tenue à l'issue de ces évènements, les étudiants ont annoncé la fermeture de la cité des 1 000-Lits et exigé la libération de leurs camarades arrêtés ainsi que le satisfaction de leurs revendication sociopédagogiques. B. GHRISSI