Il faudrait penser à une meilleure politique de l'aménagement et de l'habitat qui puisse permettre un épanouissement des citoyens loin du stress, de la pollution et du bruit. Les résultats de l'enquête commandée par le ministère de la Santé sont effarants : les accidents cardiovasculaires augmentent et touchent de plus en plus des tranches d'âge jusque-là épargnées par cette maladie des temps modernes. L'infarctus du myocarde et l'hypertension artérielle présentent 70% des hospitalisations dans les structures de cardiologie à l'échelle nationale. À l'origine, il y a bien entendu le régime alimentaire et le manque d'activité physique, les Algériens s'étant habitués à un confort dû évidemment à l'amélioration de la qualité de la vie, notamment dans les grandes villes. Cependant, la situation de crise qu'a traversée le pays depuis le début des années, ajoutée au sentiment de peur et d'insécurité considérablement aggravé par la multiplication des attentats à la bombe et des massacres collectifs dont les images sont encore vivaces dans les esprits, constituent des facteurs qui ont sérieusement pesé dans le développement de cette maladie. Aujourd'hui, les médecins cardiologues interpellent le département de la Santé afin de penser à une stratégie préventive qui réduira le coût de la prise en charge aussi bien pour le patient que pour le Trésor public. Mais en attendant qu'une politique en ce sens se mette en place, il faudrait d'abord accélérer la réforme du secteur afin de le doter de moyens humains et matériels pour qu'il soit à la hauteur des exigences de la médecine moderne telle qu'elle est pratiquée et exercée sous d'autres cieux. Il faudrait aussi penser à une meilleure politique de l'aménagement et de l'habitat qui puisse permettre un épanouissement des citoyens loin du stress, de la pollution et du bruit. On n'en est malheureusement pas encore là. Mais il est temps d'y penser afin que les efforts entrepris dans le cadre de la relance et du développement ne produisent des dommages collatéraux. S. T.