Au moment où les appels pour l'autodétermination du peuple sahraoui se font de plus en plus pressants, le royaume marocain renforce son dispositif militaire dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Selon les informations en provenance des principales villes sahraouies, des groupes de militaires marocains en tenue civile ont fait leur apparition lundi dans les rues des villes sahraouies. À en croire les sources de l'agence de presse de la République arabe sahraouie démocratique, SPS, ce déploiement entre dans le cadre de l'opération visant à renforcer le dispositif militaire et sécuritaire marocain sur les lieux. Un témoin a affirmé que “des unités de ce nouveau corps répressif ont été déployées dans des écoles et des lycées à El Ayoune alors que des bus accompagnés de jeeps militaires ont poursuit leur route vers Boujdour et Dakhla occupées après un bref passage à la capitale sahraouie”. Une source de SPS, apparemment bien renseignée sur la question, a indiqué que se sont là “les premières unités d'un totale de 20 000 soldats marocains, entraînés aux opérations de combat des villes, ont été déployées par Rabat dans les villes occupées du Sahara Occidental pour renforcer le dispositif militaire et sécuritaire déjà sur place. Ces nouvelles unités, en civil, auront à aider les autres corps sécuritaires et militaires marocains dans leur répression quotidienne de la population sahraouie, en Intifadha depuis presque 7 mois”. À la question de savoir pourquoi le royaume marocain a opté pour des militaires en civil, la source de SPS a déclaré que c'est une manière de “de soutenir sa politique de répression rapprochée contre la population sahraouie, accentuant l'état de siège visible déjà assuré par la police, les GUS, les forces armées, les services secrets dans les différentes villes occupées et au sud du Maroc, par un autre siège invisible, ou au moins difficilement détectable”. Ainsi, il ne fait aucun doute que le roi Mohammed VI est déterminé à aller jusqu'au bout de l'entreprise coloniale engagée par son père, Hassan II, en poursuivant sa stratégie d'intimidations, de tortures et d'assassinats en public adoptée à l'encontre des manifestants sahraouis. Dans cette optique, les services de sécurité marocains ont attaqué, mardi, les étudiants sahraouis, qui organisaient deux journées informatives sur les violations marocaines des droits humains au Sahara Occidental et sur la nature de la question sahraouie, à l'université de Marrakech, blessant quelques-uns d'entre eux et détruisant les expositions et matériaux utilisés par les étudiants dans cette action. Les étudiants sahraouis ont ensuite organisé une manifestation de protestation, scandant des slogans sahraouis en faveur du droit du peuple sahraoui à la liberté tels que “La violence ne nous intimide pas et la mort ne nous anéantira pas” ; “Pas d'autre alternative à l'autodétermination” ; “Non à l'autonomie, l'indépendance du Sahara va venir”, “Vive le front populaire”, entre autres. À signaler que le procès des quatorze Sahraouis, dont sept défenseurs des droits de l'Homme, s'est poursuivi mardi avec les premières plaidoiries des avocats. Un des sept militants indépendantistes sahraouis, Mohammed al Moutaouakil, qui est membre du bureau exécutif du Forum marocain pour la justice et la vérité, une ONG qui œuvre contre la violation des droits de l'homme, a affirmé qu'il continuerait à lutter avec des moyens pacifiques pour l'autodétermination de ce territoire. K. ABDELKAMEL