Lors d'une réunion tenue au centre culturel de la ville de Tizi Rached, en présence du président du parti, Saïd Sadi, de nombreux membres de son bureau exécutif, des représentants des bureaux régionaux et des conseils communaux, les quelque 250 élus locaux (APC et APW) du RCD, auxquels se sont joints des indépendants, ont élu le bureau de la fédération, un conseil de l'éthique et une charte de l'élu. Alors que le bureau de la fédération composé de sept membres et présidé par M. Malik Hassas a été élu à l'unanimité diminuée de quatre voix, le conseil de l'éthique ainsi que la charte de l'élu, une sorte de code de conduite que se donnent librement les participants, ont bénéficié, quant à eux, d'un véritable plébiscite. Il faut noter, toutefois, que le projet de charte proposé aux élus par l'atelier chargé de son élaboration a donné lieu à un débat intense, qui a abouti à quelques légers amendements. La charte, qui a pour objet de “déterminer les règles de conduite que les élus ont le devoir d'observer”, impose aux élus d'agir strictement dans le respect du principe de “la primauté de la loi”. Une évidence, peut-être, mais il faut bien admettre que, chez nous, ce principe est souvent ignoré, et en toute allégresse. Le texte adopté stipule aussi que “la primauté de l'intérêt général” doit prévaloir constamment dans la gestion des affaires des collectivités locales, interdisant à l'élu d'œuvrer pour “tout autre intérêt de personnes ou de groupes de personnes” ou encore de tenter de “s'acheter les faveurs ou le soutien d'un ou plusieurs individus”. La charte de l'éthique fait la part belle à un exercice “diligent, transparent et motivé” du mandat de l'élu local qui doit s'exercer “conformément aux engagements pris devant les électeurs”, mais aussi dans un esprit de fidélité à “son projet politique”. Par souci de transparence et au nom du droit des administrés à toute information en relation avec la vie de la cité, l'élu “s'astreint à des comptes rendus périodiques de gestion” qu'il doit mettre à la disposition et à la portée des citoyens, recommande encore la charte. Le texte s'attarde sur les relations que doit entretenir l'élu avec l'administration et qui doivent obéir au “respect mutuel des prérogatives des différentes instances de l'Etat”. Ce sont là quelques-uns des principes qui devront guider la gestion et la conduite de l'élu. Avant l'adoption de cette charte, les participants ont eu à suivre deux communications ; la première portant sur les codes communal et de wilaya, présentée par Khalfa Mammeri, et la seconde, œuvre de Mouloud Lounaouci, sur une esquisse standard des programmes immédiats à réaliser avant le 15 juin 2006. M. Mammeri a insisté particulièrement sur “l'obligation de résultats”. Estimant que les codes communal et de wilaya renferment des dispositions qui permettent aux élus d'agir, en dépit des entraves qui, selon lui, “ne sont pas toujours malveillantes” que peuvent constituer certains articles contenus dans ces deux textes. Il s'agira tout simplement d'avoir “une politique intelligemment dosée et de faire preuve de savoir-faire”. M. Lounaouci a, quant à lui, donné tout un listing d'actions et de projets à initier immédiatement et qui ne nécessitent aucun effort financier particulier, invitant les élus à asseoir dans les faits le principe de l'intercommunalité qui doit prévaloir, notamment dans le ramassage et le traitement des ordures ménagères ou encore dans le transport. Il a plaidé pour “un accueil de qualité” dont devra bénéficier le citoyen, allant jusque dans le menu détail en proposant par exemple de “badger tous les employés des APC” ou encore de réserver “une réponse écrite à toute sollicitation écrite d'un citoyen”. M. Lounaouci a multiplié ce genre de suggestions importantes et peu coûteuses et a suscité ainsi l'intérêt de l'assistance au point où le président de séance a proposé, à son tour, que l'intervention serve de “feuille de route aux élus”. Auparavant, à l'ouverture des travaux, le Dr Saïd Sadi avait parlé, quant à lui, de “cahier des charges de l'élu local”. Relevant la particularité du mandat entamé deux ans à peine avant sa fin, le président du RCD estime qu'il est possible de pallier le manque de temps par “la qualité du travail des élus qui doit être rigoureusement programmé et exécuté dans la plus grande transparence”. Estimant que son parti a gagné “seul contre tous” le 24 novembre dernier grâce, notamment à la probité de ses candidats, Saïd Sadi a considéré que la Fédération des élus locaux, qui se veut ouverte aux élus indépendants ou d'autres partis, sera “l'instrument le plus adapté pour obtenir les meilleures performances”. Saïd Chekri