Certains vendeurs se fixent un prix et ne le divulgue point. Ils se contentent de vous marmonner : “Vous êtes loin de mes prévisions.” Les clients se croiraient dans une vente aux enchères et non dans un marché d'ovins. À plus d'une dizaine de jours de la fête de l'Aïd el Adha, Les souks à ovins se trouvant sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla commencent à connaître une affluence inhabituelle. Les propriétaires, les éleveurs ainsi que les mandataires fourbissent leurs ciseaux et leur savoir-faire. Le marché le plus prisé est sans conteste celui d'Amourah dans la commune de Oued Chorfa qui, au fil des années, est devenu la plaque tournante de la vente d'ovins et de caprins. Les clients viennent également des wilayas de Médéa, Blida, Tissemsilt et, bien sûr, de la capitale. Dès 8h du matin, il est difficile de trouver une place pour garer son véhicule dans des parkings à même les champs au grand bonheur des jeunes de la région très touchés par le chômage. Les prix fixés mentalement par les éleveurs ne sont pas divulgués, ici c'est le principe de la vente aux enchères. Le client donne un montant est le vendeur lui répond que son prix n'a pas encore était atteint et au client suivant il donne le montant proposé par le premier jusqu'à ce que le prix grimpe à la somme désirée. Les prix varient selon l'âge de l'animal, sa santé, sa morphologie, son alimentation, sa dentition et surtout son origine. Ainsi l'agneau non pubère avoisine les 11 000DA alors que l'agnelle coûte entre 8 000 et 10 000 DA. Une brebis pleine avec son petit coûte entre 13 000 et 18 000DA. Le prix de la brebis oscille généralement entre 12 000 et 15 000DA, selon sa corpulence. Quant au bélier, le prix, selon sa race et sa morphologie, varie entre 20 000 et 24 000 DA. Des Algérois venus un peu tard car n'ayant pas pu trouver de “vrais béliers”, selon eux, qui feront rougir d'envie les voisins, sont revenus bredouilles. Selon des habitués, les prix ont grimpé par rapport au dernier vendredi à cause des pèlerins qui, avant de partir, égorgent des moutons pour le dîner de leur départ et d'autres commandés pour leurs familles pour accomplir le rite en leur absence. Cela n'empêche pas des propriétaires de bêtes à se muer en bouchers en égorgeant des moutons, des caprins à vendre sur place à des prix défiant toute concurrence. La viande de mouton est à 500 DA le kg alors que celle de caprin est à 300 DA. Un abattage de poulets clandestins juste à côté ferait frémir les responsables censés protéger le citoyen. Une anarchie indescriptible. Moha B.