Pour le ministre de l'Education, les responsables des établissements scolaires sont astreints à l'obligation de réserve qui les empêche ès qualités d'avoir une activité syndicale. En marge des journées de sensibilisation sur l'enseignement des risques majeurs en milieux scolaires, ouvertes, hier, à la bibliothèque nationale d'El-Hamma, le ministre de l'éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, a animé un point de presse au cours duquel il a été interpellé sur la menace de grève de deux jours — les 15 et 16 janvier prochain — brandie par la coordination intersyndicale du personnel de l'éducation. Le membre du gouvernement a alors exclu toute possibilité d'ouvrir des négociations avec les représentants des six syndicats (Cla, Cnapest, Sete, Ugta…) autour de leurs revendications centrées principalement sur la revalorisation des salaires. “La question des salaires est une problématique nationale qui sera traitée par le gouvernement au moment opportun. Nous ne tiendrons pas un conseil de gouvernement uniquement pour le personnel de l'éducation”, a asséné M. Benbouzid. Il a signifié clairement que le gouvernement — plus particulièrement son secteur — ne cédera pas aux pressions des syndicalistes. “Ceux qui veulent faire du syndicalisme, c'est leur droit puisque la Constitution le permet, mais ils ont l'obligation aussi de respecter les lois de la République”. Le ministre de l'éducation nationale a rappelé que son département administre 8 millions d'élèves, quelque 600 000 salariés et plus de 23 000 établissements. “Ce n'est pas facile de gérer tout ça, surtout si on y ajoute le cafouillage dans l'application des textes de loi”, a-t-il déclaré sur un ton sentencieux. Il semblait particulièrement remonté contre la velléité des directeurs d'école de s'organiser en syndicat, après la série de limogeages qui a ciblé ceux d'entre eux qui ont enregistré de mauvais taux de réussite aux classes d'examens “Si les chefs d'établissement scolaire se reconvertissent en syndicalistes, je ne serai plus maître de ma maison. Je n'autoriserai jamais la politique de la double casquette”, a sermonné Boubekeur Benbouzid. Comme pour balayer d'un revers de la main ces préoccupations récurrentes, le membre du gouvernement a énuméré les efforts consentis dans la réforme du système éducatif et l'amélioration du cadre de vie des établissements scolaires. “60 % des objectifs prévus pour l'année 2005 ont été atteints grâce aux efforts consentis dans le cadre des réformes du système éducatif, notamment en ce qui concerne l'amélioration des programmes scolaires et la démocratisation de l'enseignement”, a-t-il soutenu fermement. Il a affirmé qu'un budget important a été dégagé dans la loi de finances pour 2006 afin de poursuivre les opérations de rénovation des écoles, entamées en 2001 (installation du chauffage, réparation des vitres cassées, changement du mobilier…). “En quatre ans, l'état a dépensé des milliards de dinars dans la réhabilitation des vieux établissements”, a-t-il assuré. Il a promis que 1 000 CEM et 480 lycées, qui seront livrés progressivement d'ici à l'an 2010, ne seront pas réceptionnés si toutes les classes ne sont pas dotées de chauffage et de salles de sport et d'informatique. 200 milliards de dinars, puisés de la cagnotte réservée au programme de relance économique, seront consacrés à la construction de ces nouvelles infrastructures. 200 millions de dinars iront à la mise en œuvre d'un provider qui donnera, à toutes les écoles, un accès à internet. Le ministre de l'éducation nationale a révélé, en outre, que les services compétents de son département préparent un avant-projet de loi qui contiendra des dispositions très coercitives contre les parents qui ne scolariseront pas leurs enfants à l'âge de six ans au plus tard. Il a également annoncé que le chef du gouvernement a signé le décret portant découpage. Le ministre a en outre annoncé que la wilaya d'Alger, qui compte 600 000 élèves et 41 000 enseignants, comptera prochainement trois directions régionales. L'actuelle directrice de l'Académie d'Alger, Mme Younsi, coordonnera le travail de ces trois entités. Souhila H.