Plus de 200 000 ménages ont été touchés dans le cadre des projets de proximité identifiés par les populations rurales elles-mêmes. Le programme de développement du monde rural, auquel s'attelle à mettre en œuvre le département de M. Benaïssa, vient d'achever sa phase pilote. Le bilan de 2004 est prometteur. Les statistiques indiquent que sur 1 649 projets de proximité de développement rural (PPDR) et de lutte contre la désertification (PPLCD), il a été lancé quelque 1 436 dans 732 communes sur près de 2 000 localités concernées. Cette action a touché 203 254 ménages, soit près d'un million de personnes. Plus de 87 000 postes d'emploi ont, de ce fait, été créés. Sur un autre registre, la SNDRD a permis l'extension du potentiel productif où la mise en valeur des terres a concerné 9 000 ha et 100 000 ha de plantations. Le désenclavement a atteint 2 000 kilomètres, alors que l'électrification a ciblé 4 263 km qui ont permis le raccordement de 44 879 foyers. En outre, plus de 24 000 habitations de type rural ont été livrées. La mise en défense a atteint près de 3 millions d'hectares, et les travaux de protection des ressources naturelles ont été réalisés sur une superficie de 3 millions d'ha. Mieux, le département du Dr Benaïssa compte lancer bientôt 9 124 projets qui toucheront 800 000 ménages, soit plus de 5 millions de personnes sur quelque 1 300 communes. La stratégie nationale de développement rural durable (SNDRD) s'inscrit ainsi en droite ligne des politiques agricoles mondiales, notamment européennes. Si, récemment, l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s'est réunie à Hong Kong confirme, entre autres décisions, la séparation de la production agricole et l'organisation du marché du développement rural et l'environnement, le gouvernement, quant à lui, commence à faire le distinguo entre l'agriculture d'entreprise et le développement rural. Invité au forum d'El Moudjahid, le ministre-délégué chargé du Développement rural, le Dr Benaïssa, estime qu'il est impératif de séparer ces deux aspects. Pour lui, l'agriculture d'entreprise doit être responsable écologiquement et performante économiquement et doit évoluer dans le cadre des organisations des marchés. Le développement rural, en revanche, a pour objectif de combattre la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion. La SNDRD vise ainsi à créer l'emploi et encourager l'égalité des chances par la diversification des activités économiques, inverser l'exode rural… Cette stratégie, le ministre la veut une démarche pragmatique et évolutive au service du développement des territoires ruraux. Elle fait partie de la politique nationale de l'agriculture qui est dotée de plusieurs orientations dont la principale, le développement harmonieux de toutes ces zones rurales. Une stratégie est tracée sur un plan et elle est mise en œuvre à travers des projets. Le but recherché est de concrétiser une complémentarité entre les différents plans, c'est-à-dire entre les divers intervenants et donc entre tous les projets identifiés. En termes plus clairs, il n' y a pas de risque de chevauchements entre les deux stratégies, à savoir celle du développement rural et la réalisation du PNDA. Bien au contraire, les deux plans aspirent à une meilleure complémentarité et une coordination des actions dans les localités rurales. Badreddine K.