Le premier bilan du début de la mise en œuvre de la stratégie du développement rural est qualifié de “globalement positif”. C'est ce qu'a indiqué le ministre délégué chargé du Développement rural, M. Rachid Benaïssa. Invité hier du forum de l'ENTV, le Dr Benaïssa a tenu à préciser que tous les ingrédients sont réunis pour que ce projet d'envergure réussisse et atteigne les objectifs escomptés. Les financements sont dégagés, la volonté politique y est, les espaces ruraux définis et les projets de proximité dans le monde rural identifiés. Deux contraintes et non des moindres risquent, en revanche, de freiner un tant soit peu la concrétisation de ce programme aux buts multiples. Il s'agit d'abord de cette difficulté à communiquer l'information et de sensibiliser les populations rurales sur les différents dispositifs de soutien, d'aide et d'assistance existants. L'autre écueil concerne les capacités des agents locaux à mener à bien ces projets. Les responsables locaux souffrent, faut-il le préciser, de réflexes de gestion administrative. Or, ces projets intégrés de proximité appelés communément (projet pilote de développement rural) ont besoin de compétences avérées en management voire d'une prise en charge purement socio-économique. Ces deux “lacunes” seront, selon le ministre, corrigées par la mise en application d'un programme de sensibilisation et de communication et de la formation des cadres. Ce sont, en fait, deux priorités auxquelles s'attelle le ministère. En outre, le département de M. Benaïssa continuera à ancrer les principes du développement rural à travers les régions les plus éloignées de l'intérieur du pays. Plus de 145 milliards de DA, soit 2 milliards de dollars US ont été investis en 2004 dans ces espaces ruraux. Si l'on ajoute les 500 millions de dollars US accordés sous forme de divers crédits, le coût global de l'investissement dans les différents secteurs atteindra les 2,5 milliards de dollars. Il a été désenclavé quelque 2 000 kilomètres de pistes. Plus de 24 000 logements ruraux ont été livrés alors que près de 45 000 familles ont été raccordées aux réseaux d'électrification. Il faut noter que la population rurale ciblée avoisine les 13 millions d'habitants sur 32 millions que compte la population globale. La population rurale jeune est également évaluée à 75% de moins de 30 ans. Le nombre de ménages ruraux concernés est estimé à près de 2 millions. Sur les 1 541 communes, 948 relèvent du monde rural. Une grande frange de la population occupée exerce dans les secteurs de l'agriculture, du commerce et des services. L'idée générale développée par le ministre dans son discours est essentiellement liée à cette impérative participation des populations à la cohésion sociale et au développement équilibré des territoires à travers une meilleure programmation et synergie dans les investissements, une égalité de chances dans l'accès aux ressources (crédits…). La durabilité des investissements est l'autre challenge dans lequel se lance le ministère. Il s'agit, en fait, de faire en sorte à ce que les populations rurales puissent libérer leurs initiatives afin de mette fin à leur isolement. Toute cette stratégie, somme toute réalisable et profitable, ne peut toutefois être édifiée et concrétisée sans un soubassement solide qui n'est autre que la rationalité dans la gestion. B. K.