La confiance des chefs d'entreprise demeure au plus bas. Le baromètre du Forum des chefs d'entreprise publié dans la lettre de ce mois relève “un léger repli de l'indice de confiance qui passe de -1 à -2”. Cet indice affiche des valeurs négatives depuis le début de l'année, même si les opérateurs économiques parlent d'une tendance à l'amélioration des affaires depuis le mois de mai 2005. Le mois d'octobre 2005, rapporte la lettre du Forum des chefs d'entreprise (FCE), révèle “un fléchissement de la tendance à la hausse, déjà très légère, des indicateurs de la production et du niveau des commandes observés depuis le deuxième trimestre 2005”. L'indicateur relatif à la production a chuté de trois points. Pour le niveau de commande, le repli est de cinq points. 40 à 44% des chefs d'entreprise enquêtés considèrent que leurs capacités de production sont sous-utilisées. Seuls 8% sont d'un avis contraire. Le Forum des chefs d'entreprise avançait récemment que parmi les principales contraintes entravant l'activité de l'entreprise, celles d'ordre financier sont les plus citées par les chefs d'entreprise (56% des réponses) : les charges de remboursement de l'emprunt sont jugées excessives (17%), le recouvrement des créances (15%) et l'accès au crédit (14%) sont difficiles et des charges d'exploitation importantes (10%). En deuxième position, ils citent des contraintes exogènes à l'entreprise avec 28% des réponses, les plus importantes sont les ruptures dans la distribution de l'énergie (13%) et la concurrence déloyale du fait de l'informel (6%), enfin en troisième position, les contraintes liées directement à l'activité de l'entreprise : les approvisionnements en matière première et en emballage (11%) et le transport pour la distribution (6%). Assurément, notre pays a besoin, pour atteindre une croissance forte, de s'appuyer sur ses entreprises en tant que source réelle du progrès économique. Les entreprises ne peuvent néanmoins assumer ce rôle effectivement que si elles bénéficient de l'attention des pouvoirs publics et de leur soutien. Les pouvoirs publics se doivent de les accompagner dans leur développement et dans leur mise à niveau, pour leur permettre de s'adapter aux transformations accélérées d'un environnement économique de plus en plus mondialisé. Cela implique nécessairement le traitement des contraintes structurelles et des insuffisances qui font obstacle à l'investissement et au développement des entreprises et qui, d'une façon plus générale, obèrent le fonctionnement de notre système économique. Le défi de la croissance économique passe par celui de la productivité et de la compétitivité ; et c'est naturellement l'entreprise qui est au centre de ce défi, dans un contexte d'ouverture externe croissante. Les propositions formulées par le forum au titre du projet de loi de finances pour 2006 procèdent de ces préoccupations globales. Le FCE a insisté, notamment sur les mesures concernant la promotion de l'investissement, la mise à niveau des entreprises, le financement de l'économie et la fiscalité appliquée aux entreprises ainsi que la problématique des exportations hors hydrocarbures. Meziane Rabhi