Cette tendance est reflétée par l'indice de confiance de l'Association des grands patrons, baromètre de l'environnement économique des entreprises. “La baisse de l'indice de confiance des membres du Forum des chefs d'entreprise s'est poursuivie, pour la deuxième fois consécutive, traduisant la persistance, même l'aggravation du pessimisme affiché par les responsables d'entreprise membres du Forum à la suite, notamment, du séisme qui a frappé les wilayas du Centre du pays, particulièrement Alger et Boumerdès.” C'est ce qui ressort de l'enquête du mois de juillet 2003 publiée, hier, dans la lettre du Forum n°28. L'indice de confiance, précise-t-on, est passé de -16,72% en juin à -23,09% en juillet 2003. 4% seulement des chefs d'entreprise interrogés affirment que le climat économique des trois derniers mois, avant juillet 2003, s'est amélioré. 48% pensent, au contraire, que le climat économique s'est détérioré. La même proportion relève une certaine stabilité. “Le solde d'opinion relatif à cette question donne un surplus de 44 points d'indice des avis négatifs sur les avis positifs”, souligne l'enquête. Par ailleurs, 9 chefs d'entreprise concernés sur 10 jugent les niveaux des commandes en provenance de l'étranger très bas. Aucun chef d'entreprise n'a déclaré avoir un carnet de commandes bien garni par rapport à la même période des années précédentes. “Le solde d'opinion de cette question est de (- 82%)”, précise le document du Forum des chefs d'entreprise. Il révèle les difficultés que rencontrent les industriels qui exportent une partie de leur production. Tout n'est pas noir pour autant. Le niveau des commandes globales (toutes provenances confondues) est jugé moins alarmant, comparativement à la situation des commandes en provenance de l'étranger. 52% des chefs d'entreprise considèrent normal le volume des commandes exprimées pour la saison. 35% jugent leur carnet de commandes très peu garni. 13% sont satisfaits du niveau de commandes reçues. Le niveau des stocks a stagné pour 68% des chefs d'entreprise interrogés. Il a baissé de 14%. 18%, par contre, enregistrent une hausse des stocks de leurs produits. En d'autres termes, le problème d'écoulement des produits fabriqués ne se pose que pour une minorité d'industriels. Pour les trois mois prochains, les chefs d'entreprise s'attendent à une amélioration de la situation. Il y a inversement de la tendance exprimée le mois de juin passé, caractérisée par un certain pessimisme. En effet, pour le mois de juillet, on enregistre un retournement d'opinion des chefs d'entreprise quant à la tendance probable de l'évolution de la production de leur secteur d'activité. L'indice passe de -31,03% en juin 2003 à +8,70% en juillet de la même année. 57% des chefs d'entreprise se sont prononcés pour une stabilité de la production pour les trois prochains mois. 26% prévoient une hausse. En revanche, 17% sont pessimistes. Concernant l'emploi, les chefs d'entreprise, membres du Forum, ont revu leur appréciation du mois de juin sur cette question, dans un sens nettement moins pessimiste. Le solde d'opinion, tout en restant dans la zone négative, a progressé de près de 31 points indice, en passant de -44,44% en juin à -13,64% en juillet. Par ailleurs, si au mois de juin, les chefs d'entreprise se déclaraient pour le maintien de leurs capacités de production au niveau actuel, excluant ainsi toute éventualité d'investissement, en juillet, par contre, leur intention est d'augmenter leurs capacités de production. Cette perspective d'investissement dans l'appareil de production a fait naître de grands besoins de crédits. En termes d'indicateurs, celui concernant les crédits à court terme progresse de 16,67% en juin à 35% en juillet. Les crédits structurants (moyens et longs termes) passent de 20% en juin à 38,89% en juillet 2003. Les chefs d'entreprise jugent, tout de même, le taux de change actuel du dinar très défavorable. Ils considèrent que les services offerts du système bancaire ne répondent toujours pas à leurs attentes, même si une légère amélioration de l'indice correspondant a été enregistrée. M. R.