Rappel n Le premier centre de l'AMP en Algérie a vu le jour en 1990 au niveau du CHU Parnet (Hussein Dey). «Ce n'était pas un centre légalement institué. Mais plutôt un projet de recherche», affirme le Pr Bouzekrini. Les travaux de l'équipe à l'époque ont été récompensés par la naissance d'une fille par césarienne le 3 février 1991. «Entre 1990 et 1994, le centre a obtenu de très bons résultats, compte tenu des moyens mis à sa disposition. Il y a eu 9 naissances vivantes», poursuit le professeur qui s'exprimait hier lors de la table ronde ayant clôturé le symposium international de l'Assistance médicale à la procréation organisé à Alger et qui a duré deux jours. L'intervenant a tenu à rendre hommage à la regrettée Pr Terki qui s'est donnée à fond dans cette aventure. De 1994 jusqu'en 2003, il n'y a eu aucune activité «malgré les efforts consentis par les médecins et chercheurs à l'époque». Les raisons de cette interruption, l'intervenant les met sur le dos de la situation sécuritaire du pays et l'arrêt des subventions au projet par le ministère de la Santé. Plus tard, et toujours grâce à leurs efforts soutenus, les médecins et chercheurs ont obtenu de la tutelle, en 1998, un arrêté de création d'une unité de PMA au niveau du CHU Mustapha-Pacha d'Alger. «Mais jusqu'à présent rien n'a été fait», déplore le Pr Bouzekrini. En 2004, l'hôpital Parnet a vu le lancement d'une unité d'oncologie, de dépistage anténatal des maladies et la création d'une unité AMP. «Il a fallu faire passer l'idée que lutter contre l'infertilité n'était pas un luxe». L'unité, toujours en activité, opère des actions de consultation et des actes chirurgicaux gynécologiques, le suivi des grossesses par AMP effectuées dans les centres privés et pratique l'insémination artificielle. Cette unité, les praticiens veulent en faire un centre public d'assistance médicale à la procréation. Pour cela, ils estiment que tout est prêt pour cette reconversion et attendent la contribution des pouvoirs publics. «On donne le terrain (une assiette de 350 m2, considérée comme idéale par l'orateur). Nous avons des professionnels et tout le matériel pour démarrer. Je crois que le ministère de la Santé doit mettre de l'argent en particulier pour le consommable», poursuit le Pr Bouzekrini qui rappelle que le projet de création de cette unité était déjà enclenché et le démarrage était prévu pour le mois de mai dernier, mais «des travaux de rénovation ont été opérés ce qui a engendré un retard de 6 mois». Outre cette unité qui ne tardera pas à voir le jour, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière prévoit la création de trois nouveaux centres d'AMP publics au niveau d'Alger, d'Oran et de Constantine à l'horizon 2009. En parallèle, 7 centres d'AMP privés sont en activité et 5 autres viendront s'y ajouter très prochainement. «Le retard était énorme. Mais il est vite comblé», atteste de son côté le Pr Nadir, directeur du centre AMP Fériel. «Créé il y a trois ans, le centre a célébré les 100 premières naissances». Selon un bilan établi par différents centres d'AMP privés, le taux de réussite de ces pratiques avoisine les 30%. Quant aux causes de l'infertilité, la directrice du centre Tiziri les impute essentiellement à une défaillance masculine 57%, de la femme 29%, mixte 8% et inexpliqués 6%.