L'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam a affirmé œuvrer à la chute du régime syrien et annoncé qu'il allait rencontrer, “dans les prochains jours”, la commission d'enquête de l'Onu sur l'assassinat de Rafic Hariri, dans des déclarations publiées hier. “Je vais rencontrer la commission dans les prochains jours”, a déclaré au quotidien arabe Asharq Al Awsat, M. Khaddam, à Paris où il s'est exilé depuis plusieurs mois, ajoutant que “les responsabilités syriennes” dans l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais “ne devraient pas s'arrêter à un échelon donné”. La commission de l'Onu a demandé à rencontrer Bachar al-Assad, après que M. Khaddam eut soutenu que le président syrien avait menacé Rafic Hariri. “J'œuvre pour réunir les conditions propices pour que les Syriens descendent dans la rue et agissent afin de renverser le régime syrien et les choses vont dans le bon sens”, a-t-il ajouté. “Ce régime ne peut pas être réformé. La seule alternative est de le renverser”, a-t-il affirmé, tout en se prononçant fermement contre un “coup d'Etat”. “Elle est isolée en raison de la politique du régime et l'unité nationale est menacée. Quand le pays est en danger, il faut renforcer l'unité nationale et renforcer le front intérieur”, a précisé M. Khaddam. Interrogé sur une possible coopération avec le courant des Frères musulmans, interdit en Syrie, M. Khaddam a estimé que l'important était “le changement et tous ceux qui veulent œuvrer dans ce sens sont les bienvenus”. “Il y a un important courant islamiste en Syrie qui est représenté par diverses forces”, a ajouté l'ex-vice-président. Il a rendu hommage au défunt président Hafez al Assad dont il a été un des plus proches collaborateurs, mais a estimé que celui-ci “était faible devant les exigences de sa famille et lui a laissé les coudées franches”. Une source officielle syrienne, citée par le quotidien libanais Al Balad, accuse M. Khaddam de “chercher à devenir le Hamid Karzaï de la Syrie”, en référence au président de l'Afghanistan, mis en place à la suite de l'intervention américaine qui a renversé le régime des talibans. “Khaddam s'en prend au président Bachar al Assad, soit directement soit par le biais de la commission d'enquête de l'Onu. Il est instrumentalisé par ceux qui veulent nuire à la Syrie et il joue un jeu dangereux”, selon cette source. R. I./Agences