Collimateur n Le président syrien répond à une demande d'audition par la commission de l'ONU. La Syrie a donné une réponse, dont le contenu n'a pas été révélé, à une demande d'audition du président Bachar al-Assad et du ministre des Affaires étrangères Farouk al-Chareh par la commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. «Nous avons reçu, à la fin de ce week-end, une réponse syrienne», s'est contenté de dire, hier, dimanche, le porte-parole de la commission, basée à Beyrouth, sans vouloir indiquer si Bachar al-Assad et Chareh avaient accepté de rencontrer la commission d'enquête. Mais selon certaines sources diplomatiques, le ministre des Affaires étrangères syrien avait adressé une lettre à la commission, dans laquelle il accepterait d'être entendu et ajouterait que Bachar al-Assad étudiait toujours la demande. «La lettre ne contient ni refus ni accord de la part de M. Assad», affirme la même source. La réponse syrienne souligne, toutefois, que le président syrien jouit d'une immunité et que son interrogatoire viole la souveraineté syrienne. «La demande de la commission d'enquête de l'ONU de me rencontrer n'est pas la première du genre. Il y en a eu une précédente à la fin de l'été dernier, mais le chef de l'Etat a une immunité internationale», a déclaré Al-Assad à l'hebdomadaire indépendant égyptien Al-Asbouaa, publié, hier, dimanche. Cette demande fait suite aux déclarations de l'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam qui a soutenu, dans une interview, à la fin de l?année dernière, que Bachar Al-Assad avait proféré des menaces contre Rafic Hariri. Khaddam a affirmé aussi que les services de renseignement syriens n'auraient pas pu assassiner Rafic Hariri sans l'aval d?Al-Assad. La Syrie a été mise en cause dans deux rapports d'étape de la commission d'enquête de l'ONU. Le magistrat allemand Detlev Mehlis, chef de la commission, informé des menaces prononcées par Assad à l'encontre de Rafic Hariri par des témoins libanais, avait cherché en vain à entendre le président syrien. Il voulait, également, rencontrer Rafik Chareh, accusé d'avoir menti en écrivant à la commission que Rafic Hariri n'avait pas reçu de menaces. Notons que les noms de Maher Assad et Assef Chawkat, respectivement frère et beau-frère du président syrien, sont cités dans une version confidentielle du rapport d'octobre de Mehlis.