Le procès de l'imam radical d'origine égyptienne, Abou Hamza al Masri, figure emblématique du “Londonistan”, s'ouvre aujourd'hui à Londres, illustrant la fin de la tolérance de la Grande-Bretagne à l'égard des extrémistes musulmans. Surnommé par la presse populaire “Capitaine Crochet” — il a perdu une main et un œil pendant la guerre d'Afghanistan contre les Soviétiques — Mustafa Kemal Mustafa de son vrai nom, né en Egypte en 1957, était l'imam de la mosquée salafiste de Finsbury Park, longtemps connue comme un nid d'islamistes radicaux dans le nord de Londres. Elle fut notamment fréquentée par Richard Reid, arrêté alors qu'il s'apprêtait à faire exploser un vol Paris-Miami avec des chaussures piégées en décembre 2001, et Zacharias Moussaoui, le 20e pirate de l'air du 11 septembre. La mosquée a été fermée en janvier 2003 et le religieux démis de ses fonctions. Mais il avait continué de prêcher dans la rue, devant la mosquée, jusqu'à son arrestation en mai 2004 dans le cadre d'une demande d'extradition des Etats-Unis pour des faits de terrorisme. En Grande-Bretagne, Abou Hamza sera jugé à Old Bailey, la cour pénale de Londres, pour 16 chefs d'accusation, dont 10 concernent des incitations au meurtre. On lui reproche également des paroles ou comportements menaçants ou injurieux et la possession d'enregistrements ou de documents menaçants, injurieux et offensants.