La police britannique semble désormais privilégier la thèse d'un terrorisme made in Britain, sans assistance étrangère. Si la thèse Al-Qaïda a été vite évoquée pour les bombes du 7 juillet (56 morts) et les attentats ratés du 21 juillet, elle semblait se dégonfler hier. Pour des sources internes aux services antiterroristes britanniques, citées par le quotidien The Independent, ces attaques seraient l'œuvre de deux cellules 100% britanniques, sans lien avec un quelconque réseau terroriste et sans maître à penser étranger. Selon une source du contre-terrorisme, les terroristes évoluaient en circuit fermé et ne recevaient pas de consignes d'un maître à penser d'aucune sorte. De même, aucun lien n'aurait été trouvé entre les quatre terroristes présumés du 7 juillet, tous morts avec leurs bombes, et les auteurs des attentats du 21 juillet, qui n'auraient été que des copieurs, et aucune implication d'Al-Qaïda n'aurait été démontrée. Ce qui nous préoccupe, c'est qu'aucun d'entre eux n'avait été repéré par les services secrets, a ajouté la source de l'Independent, selon qui il existe très probablement d'autres cellules dont les services n'en savent rien. Isolée, l'équipe du 7 juillet aurait été radicalisée et menée par le seul Mohammed Sidique Khan, 30 ans, le plus âgé du groupe, un Britannique d'origine pakistanaise, né et élevé en Grande-Bretagne. Tout serait l'œuvre de la communauté musulmane britannique, à l'intention de laquelle Tony Blair a annoncé le 5 août un changement de règles du jeu. La liberté de parole quasi totale accordée pendant des années aux prédicateurs extrémistes islamistes réfugiés à Londres semble bel et bien suspendue et la plupart d'entre eux seront renvoyés dans leur pays d'origine. L'ayatollah de Tottenham, Omar Bakri, Libanais d'origine syrienne, chef du mouvement extrémiste Al Mouhadjiroun, ne peut regagner Londres où il résidait depuis 1986. Quant à Abou Qatada, présenté comme l'ambassadeur d'Oussama Ben Laden en Europe, à Londres depuis 1993, il est derrière les barreaux depuis jeudi, en compagnie de neuf autres extrémistes islamistes, dont sept Algériens, pris dans le même coup de filet, attendant son éventuelle expulsion vers son pays d'origine, la Jordanie. Avec Abou Hamza, incarcéré à la prison de Belmarsh depuis mai 2004, dans l'attente de son procès à Londres, avant une éventuelle extradition vers les Etats-Unis, ce sont les trois figures de proue du Londonistan qui sont aujourd'hui écartées D. B.