Si névralgique qu'il se présente, ce secteur vit, depuis belle lurette, au rythme de perpétuelles effervescences auxquelles les pouvoirs publics, à défaut de solutionner le problème, continuent à faire la sourde oreille. C'est le cas édifiant du premier responsable de ce département qui a taxé la protestation observée par nombre d'enseignants, la semaine dernière, d'anarchique et de “télécommandée”. Cependant, le mouvement cité, qui trouve pour corollaire la revendication des primes de rendement et de scolarité, n'illustre en réalité que le ras-le-bol des enseignants, notamment ceux syndicalistes de l'Ugta, qui n'ont jamais cessé de montrer du petit doigt la commission locale des œuvres sociales et le syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete), accusés d'une gestion chaotique. Par le biais d'un communiqué signé par 23 membres sur les 33 que compte le conseil de wilaya du Sete, dont une copie a été remise à notre bureau, ces derniers réclament la destitution pure et simple du secrétaire général de cette organisation ainsi que celui de la commission des œuvres sociales non sans préciser que tous les moyens et outils mis à leur disposition, voire véhicules, estampilles, téléphones portables…, leur soient dès lors retirés. Afin de parer au vide, les signataires ont suggéré la substitution du secrétaire général du Sete par un autre et ce, dans un cadre intérimaire en attendant d'éclaircir les choses. Plus loin, ces derniers revendiquent les résultats de la commission d'enquête ayant traité du dossier des œuvres sociales durant le mois de novembre dernier et l'annulation de la composante déléguée à la fédération nationale des travailleurs de l'éducation. De la bouche même d'un protestataire, nous avons appris que ces points ont été évoqués depuis la rentrée de septembre quand les enseignants, pour la majorité, mettaient en cause les élections des deux instances sensées les représenter. Dans ce sens, notre interlocuteur n'a pas omis d'évoquer le scandale effacé par la commission des œuvres sociales durant la période estivale où un contrat douteux fut conclus avec un particulier pour la location des chambres au niveau des plages Les Andalouses au profit des enseignants estivants. Une histoire, somme toute, qui avait fait couler autant d'encre que de salive. Cependant, le document en question, appuyé par le mouvement de protestation de la semaine écoulée, est synonyme d'une menace de persister dans ce climat confus si les autorités compétentes ne viennent pas à s'y imprégner dans les délais. Par ailleurs, il y'a lieu de rappeler qu'une délégation des enseignants de Tiaret a été reçu, au début de ce mois de janvier, par les responsables de la centrale syndicale où un éventail de malversations a été mis sur la table des discussions. Selon l'un des délégués, l'accueil fut des plus chaleureux et des promesses ont été données par ces responsables quant à une prise en charge fiable de ce dossier lourd de contenu… Mais rien n'est apparu à l'horizon, du moins pour le moment que le grand perdant n'est autre que l'élève qui est pris entre les mâchoires d'un mutisme sans nom. “Après une panoplie de pétitions et de revendications pacifiques et silencieuses, nous sommes aujourd'hui confrontés à l'ultime alternative de faire recours à une manifestation spontanée, celle de la semaine dernière jugée anarchique par le directeur de l'éducation, qui signifie tout bonnement que nous ne pouvons plus attendre et patienter pendant que ceux qui nous jugent n'osent même pas bouger le petit doigt sinon que de s'adonner à des déclarations outrageuses à notre encontre”, avait à conclure notre interlocuteur. R. SALEM