La crise profonde qui secoue le secteur de l'éducation à Tiaret trouvera-t-elle son dénouement ? C'est toute la question qui reste crûment posée dans un paysage fait de suspicions et de défiance. Il reste que la répartition équitable dans les postes à pourvoir est une condition sine qua non de bonne réussite. À Tiaret, l'idée d'une éducation flexible aux sursauts de l'opinion publique, disposée à corroder toutes les voies et à échapper à toute menace de l'équivoque en fonction des climats socioprofessionnels, est suffisamment chamboulée pour qu'on essaie aujourd'hui d'envelopper la réalité. Si hypothétique qu'il se présente, ce secteur vit, depuis bien longtemps déjà, au rythme de perpétuelles pâmoisons auxquelles les pouvoirs publics, notamment l'autorité compétente, à défaut de dénouer les défaillances, persistent à observer un mutisme sans nom. Ainsi, devant une telle situation, certains membres de l'Union nationale des professeurs de l'enseignement et de la formation professionnelle (Unpef) jugent qu'il est temps de monter au créneau et dénoncer, à qui de droit, tout le chambardement qui caractérise le secteur. “Nous ne pouvons plus nous taire devant l'incohérence prônée par certains responsables qui ne font que la honte de ce secteur censé être celui du savoir et de la science”, nous affirmera d'emblée M. Mediouni, membre du bureau de wilaya de l'Unpef, qui, à l'instar de ses pairs, exige une commission d'enquête qui aura pour mission d'assainir la situation. Dès lors, ce dernier a mis en relief le sit-in observé devant le siège de cette direction, en date du 16 septembre dernier, et qui s'est soldé par un entretien avec le secrétaire général qui avait, tant bien que mal, apporté quelques éclaircissements mais sans daigner leur remettre, pour des raisons qui relèvent de l'insolite, une copie du procès-verbal de la réunion. Cependant, le corollaire de cette démarche s'explique par les nombreuses maladresses et dépassements constatés au niveau de ce secteur. À titre indicatif, notre interlocuteur citera le taux élevé de nouveaux postes, sur les 680 alloués à la wilaya, attribué aux fonctionnaires issus d'autres wilayas. “Loin de toute idée régionaliste, nous nous opposons à ce détail pour deux raisons : la première est qu'aujourd'hui, pour des raisons d''éloignement, ces nouvelles recrues, notamment les femmes, trouvent des difficultés à honorer leur mission et la deuxième s'illustre par la manière dont ces derniers ont pu se faire délivrer un certificat de résidence exigé pour la constitution du dossier”, ajoutera-t-il, en mettant l'accent sur le taux de chômage que les commanditaires de tels agissements ne comptent aucunement réduire. Dans le même sillage, ce dernier n'est pas allé par quatre chemins pour dénoncer d'autres confusions qui perdurent au sein de la direction de l'éducation où certains responsables s'accordent plusieurs fonctions pendant que d'autres, plus crédibles et compétents, se trouvent lésés dans leurs droits et marginalisés. C'est le cas édifiant de cet instituteur hissé au poste de responsable de la cellule de communication, au moment où le déficit en enseignants se voulait criant, pour le garder même en réussissant à décrocher le grade de directeur d'une école. Un cas similaire, sinon plus complexe, est celui de ce fonctionnaire chargé de piloter deux services à la fois, voire ceux du personnel et de la formation, et qui campent toujours au sein de la direction de l'éducation malgré son élection à la présidence d'une APC dans la wilaya de Tissemsilt. Toutefois, autant d'illogismes qui caractérisent ce département voué à un déséquilibre écrasant sous le couvert d'une incurie humaine qui ne dit pas son nom. Néanmoins, une autre défaillance citée est relative à ce fonctionnaire pris en charge par un lycée tout en occupant le poste de chef de bureau au sein de la direction de l'éducation où il fait la pluie et le beau temps. Au demeurant, après une panoplie de pétitions et de revendications internes, notre interlocuteur affirme avoir projeté une ultime démarche, celle de solliciter une audience auprès du wali afin de lui soumettre tout le dossier, avant de passer à la vitesse supérieure. Ce qui sonne comme une alerte rouge en direction du ministère de tutelle qui n'aura d'autres alternatives que de trancher la questiondans ce dossier d'une importance majeure. R. SALEM