La tendance est à une amélioration du risque Algérie pour l'ensemble des agences de crédit de l'OCDE. La Compagnie française d'assurance crédit à l'exportation (Coface) a classé l'Algérie dans la catégorie “A4”, soit un risque positif pour le quatrième trimestre 2005. La dernière note d'information publiée par la Coface précise que “le risque Algérie passe de la catégorie B soit un risque spéculatif caractérisé par un environnement économique et politique incertain susceptible d'affecter des comportements de paiement médiocres à la catégorie A4, soit un risque positif”. La Coface a indiqué que “le nouveau classement annuel des risques pays sera publié après la tenue du colloque international prévue le 24 janvier 2006 à Paris”. Les pays classés dans la catégorie A4 bénéficient, selon la Coface, d'un environnement économique sectoriel favorable conjugué à une situation financière généralement robuste des entreprises et l'expérience de paiement est satisfaisante. Dans cette catégorie, “la probabilité de défaut de paiement est en moyenne faible”. L'Algérie présente, selon la Coface, de meilleures perspectives économiques pour les prochains mois puisque “la conjoncture pétrolière extrêmement favorable, la politique économique rigoureuse et la gestion active de la dette extérieure ont conforté la situation économique et financière du pays”. Elle a relevé que “la diminution des ratios d'endettement s'est accompagnée d'une accumulation significative des réserves de change dont le niveau atteint plus du double de la dette extérieure”. Et d'ajouter : “La bonne orientation de l'économie devrait se poursuivre en 2006, dopée par les prix pétroliers et l'augmentation des capacités de production de pétrole et du gaz.” L'abondance des revenus pétroliers donne, souligne la Coface, les moyens d'apaiser les tensions sociales au prix probablement d'un relâchement de la discipline budgétaire. La note risque pays attribuée par la Coface mesure, rappelle-t-on, une série d'indicateurs permettant d'apprécier les facteurs politiques, le risque de pénurie de devises, la capacité de l'Etat à faire face à ses engagements vis-à-vis de l'étranger, le risque de dévaluation suite à des retraits brutaux de capitaux, le risque de crise systémique du secteur bancaire, le risque de conjoncture et le comportement de paiement des opérations payables à court terme. Elle attribue une note pour 151 pays sur la base de 7 familles de risques classés de D à A1. Cette note s'appuie sur une expertise macroéconomique et une expertise microéconomique à travers le suivi de 44 millions d'entreprises dans le monde. À noter que le risque pays est évalué périodiquement par l'ensemble des agences d'assurance-crédit de l'OCDE. La notation de l'Algérie est ainsi décidée par consensus. La décision est appelée consensus OCDE. La Coface, l'agence d'assurance-crédit française, fait partie de ce groupe d'agences qui compte parmi ses membres les compagnies d'assurance-crédit Hermès (Allemagne), Sace (Italie), Ducroire (Belgique), EDC (Canada), Eximbank (USA)… Elle s'aligne à quelques nuances près sur la décision consensuelle de ces agences sur, par exemple, le risque Algérie. La notation a pour incidence de contribuer à influer de manière générale sur la décision d'investissement ou de conclusion d'affaires des entreprises des pays occidentaux et de déterminer la prime de risque qui est incluse dans le contrat de crédit à l'exportation accordé, par exemple, par la banque BNP Paribas à Sonatrach. L'instruc-tion d'Ouyahia invite justement les entreprises publiques à ne pas recourir à ce type de prêt considéré comme coûteux. Fayçal Medjahed