La mise en service ces derniers jours de la toute nouvelle Epic de transport public urbain (ETO) à Oran n'est pas passée inaperçue chez les usagers du transport. Créée par décret en novembre 2004, cette nouvelle société de transport public, vient apporter une nouvelle donne à un secteur totalement désorganisé, où la multitude d'opérateurs privés faisait sa loi en faisant subir son diktat et son comportement éhonté aux Oranais. En effet, depuis l'ouverture du secteur du transport au privé, les usagers ont été traités comme de véritables bêtes par les chauffeurs et receveurs de ces bus privés, qui méprisent et refusent de concevoir leur profession comme étant un service public. Seul pour eux comptaient les 10 DA de ticket, un homme une femme ou un vieillard ne valant pas plus que ces 10 DA. Surchargeant au maximum le bus, musique de raï à fond, fumant ou utilisant leur portable pendant qu'ils conduisent, la vie des passagers leur importent peu, sûrs du monopole qu'ils avaient sur ce secteur. D'ailleurs, si des usagers osaient se plaindre des conditions de transport, ils leur rétorquaient avec agressivité : “Si t'es pas content, va prendre un taxi !” Telle est la réalité du transport public à Oran.Aujourd'hui, avec la mise en service de l'ETO, en remplacement de la défunte Régie des transports d'Oran, c'est, espérons-le, le retour au véritable service public. Avec dans une première phase la mise en service de 20 bus importés de Belgique sur un total de 50 qui seront, dans une seconde phase, opérationnels, l'ETO se veut “un opérateur régulateur pour amener les autres transporteurs à s'organiser...”, nous explique le premier responsable de l'ETO qui poursuit plus loin : “Pour l'instant, nous avons injecté 20 bus pour 2 lignes urbaine, 10 pour la ligne 11 et 10 pour le U, la ligne qui dessert l'université. Ce choix des lignes a été fait en concertation avec la Direction des transports.”D'autres lignes seront ciblées au fur et à mesure de la réception des autres bus. L'ETO fonctionne donc désormais avec des tarifs équivalant à ceux des transporteurs privés, mais avec une qualité meilleure. En premier lieu, les bus sont plus spacieux et correspondent véritablement aux spécificités du transport urbain. De plus, le chauffeur et le receveur, qui retrouve sa guérite à l'arrière du bus, ont une tenue réglementaire. Le personnel de la nouvelle Epic de transport, au nombre de 106, ont été formés par la société Etusa. Lorsque les 50 bus prévus seront en service, le nombre d'emplois créés passera à 280, ce qui n'est pas négligeable. Mais, c'est sur le long terme que sera jugée cette nouvelle société de transport, notamment sur sa capacité à bien gérer et à conserver en bon état ses équipements. F. BOUMEDIÈNE