Inquiets quant à leur avenir, les protestataires s'opposent énergiquement contre l'élaboration de tout plan de transport ne couvrant pas toute la ville et ne prenant pas en considération le réseau déjà couvert ainsi que le refus de l'exploitation de réseaux parallèles par les Epic tant que les privés ne peuvent accéder entièrement à leurs droits. Protestant contre les avantages accordés à la société de transport public Etus, opérationnelle depuis quelques jours après l'acquisition de 15 bus, en attendant un nouveau quota de 15 autres bus qui seront mis en circulation incessamment afin d'améliorer la qualité des prestations pour les usagers de ce mode, les transporteurs privés de la wilaya de Sétif ont observé, hier, une grève. En effet, les représentants des transporteurs privés activant dans la ville de Sétif ont paralysé la circulation. Les usagers de ce mode de transport voient qu'ils ont été lésés tout en reprochant à la tutelle de ne pas avoir veillé au suivi des étapes réglementaires car les Epic ont été avantagées à leur détriment. Ils déplorent aussi l'imposition d'une concurrence qualifiée de déloyale par l'attribution d'avantages à cette société appelée communément “société de l'Etat”. Les protestataires ont manifesté leur entière disponibilité de coopérer pour servir l'intérêt général tout en s'opposant énergiquement contre l'élaboration de tout plan de transport ne couvrant pas toute la ville et ne prenant pas en considération le réseau déjà couvert ainsi que le refus de l'exploitation de réseaux parallèles par les Epic tant que les privés ne peuvent accéder entièrement à leurs droits. Ils avancent qu'ils ont assuré ce service public pendant deux décennies. Inquiets sur leur avenir, ils tirent la sonnette d'alarme et dénoncent le “favoritisme” décrété au profit des Epic. Selon le communiqué de l'Organisation nationale des transporteurs algériens (Onta), ces sociétés ont bénéficié de nouveaux plans de transport et de subventions sous forme de dons et du droit à la compensation du manque à gagner, pour la sujétion du service public. Par ailleurs, ils ont appelé la tutelle pour la qualification des chauffeurs et receveurs conformément à l'article 17 de la loi 13/01. Les usagers du transport urbain ont, quant à eux, qualifié cette grève d'illégale car l'Etat ne doit pas financer les “commerces” des privés qui, selon eux, ont assuré le transport avec des tarifs très élevés et des services en dessous des attentes des usagers. “Ils ont clochardisé ce secteur vital et ils viennent aujourd'hui demander de l'aide à l'Etat. Ils veulent que nous payions le transport à des prix élevés et aussi leur renouveler ces tas de ferraille. C'est vraiment aberrant”, nous a déclaré un usager. D'un autre côté, ces derniers voient que l'Etat doit renforcer sa flotte pour mettre fin aux agissements de certains transporteurs et au monopole qui ne fait que pénaliser les citoyens qui utilisent ce mode de transport. F. Senoussaoui