Si le retour des régies communales en service est en train de réguler le marché du transport urbain au grand soulagement des citoyens otages d'un secteur privé qui a fini par clochardiser un secteur noble. La salle de conférences de la maison de la culture Houari-Boumedienne a abrité, dernièrement, une journée d'étude sur la professionnalisation du transport collectif, placée sous le signe de “Transport collectif entre service public et commerce”. Ils étaient plus de 300 transporteurs privés, inquiets sur leur avenir, à tirer la sonnette d'alarme. Ainsi, la réorganisation du secteur et l'éventuelle création d'Epic de transport qui bénéficieront de nouveaux plans de transport et de subventions sous forme de dons et du droit à la compensation du manque à gagner, pour la sujétion du service public, n'ont pas laissé les transporteurs de Sétif indifférents. Ces derniers interpellent les autorités concernées d'ouvrir des spécialités dans le domaine des transports, à travers toutes les universités du pays, de créer une commission spéciale de consultations permanente auprès du Centre national pour la prévention routière qui aura pour mission la professionnalisation du transport collectif ainsi que la participation de l'Etat pour le soutien du secteur à travers des agences de garantie des crédits pour le renouvellement du parc existant. Les représentants des transporteurs revendiquent aussi l'encouragement de leur regroupement en sociétés pour bénéficier du même cahier des charges que les Epic. D'autre part, ils voient que le Centre national d'enseignement professionnel à distance doit être chargé de la formation des transporteurs par la qualification des auto-écoles. Les transporteurs ont aussi lancé un appel aux autorités nationales pour défendre leurs droits, dans le cadre de la loi, tout en affirmant leur opposition contre tout plan de transport, ne couvrant pas toute la périphérie et ne prenant pas en considération le réseau déjà couvert. Ils s'opposent aussi contre l'exploitation de réseaux parallèles par les Epic tant que les privés ne peuvent accéder entièrement à leurs droits, surtout qu'ils ont assuré ce service public pendant les deux dernières décennies avec des moyens dérisoires. Actuellement, ils sont menacés par la mise en service de nouvelles régies de transport public dans plusieurs villes du pays, mettant leur patrimoine en péril. Faouzi Senoussaoui