La légende berbère : la malédiction est le titre d'un ouvrage signé par Mokrane Aït Lounès, poète kabyle vivant en France depuis 1963. Cet ouvrage a été publié aux éditions La Société des écrivains. Dans ce livre, sorti à Paris au cours du troisième trimestre de l'année 2005, l'auteur s'est inspiré d'une légende selon laquelle “quand il y a un homme digne de régner sur un peuple on le tue”. S'agit-il de jalousie ou de malédiction ? Se basant sur la deuxième thèse pour l'auteur, la réflexion de cette légende sera pour le peuple amazigh une cession d'acte de l'histoire sur le déchirement de la culture amazighe. À travers cette légende, l'auteur nous fait découvrir une époque où le fer et la magie régnaient sur le monde. Un royaume appelé les montagnes d'Hozor, où règne une femme d'une incroyable beauté appelée Djara, dotée des forces du mal, impitoyable, et qui avait le monde à ses pieds en dépossédant tout être humain de ses esprits. Ce royaume était formé de sept montagnes surplombées d'un immense château soutenu par sept immenses aiguilles reliées entre elles par un cheveu d'or. De l'autre côté des montagnes d'Hozor, un royaume béni des dieux dont la liberté et le respect faisaient la fierté, on fêtait la victoire d'un jeune prince de 20 ans appelé Ugoor. Une victoire sur les guerriers de Djara. Cette dernière, furieuse, décide de conquérir le royaume du prince Ugoor. Usant de sa mare magique et de son pouvoir du mal, Djara jette un sort sur le futur premier né du prince Ugoor. Ainsi, la malédiction frappa le royaume d'Ugoor mettant en danger l'avenir de son peuple. Comptant sur sa pureté innocente, le prince Ugoor, devenu plus tard roi, décide d'aller combattre la sorcière Djara en détruisant son royaume. Grâce à un lien secret tel un ange jaillissant d'une fontaine représentant l'amour, la sagesse et la vérité, Ugoor réussit, après plusieurs rudes épreuves, à anéantir et mettre fin aux pouvoirs du mal de Djara. Ainsi, le peuple d'Ugoor retrouvera la confiance et la dignité. Une fois la dignité retrouvée, le roi dira à son fils : “tu seras roi dans ton cœur, même si tu ne règnes pas, tu garderas tes valeurs à travers les siècles.” C'est ainsi que la culture amazighe a traversé les siècles, conclura l'auteur de cette légende. D'après cette dernière, si ce n'est la défaite de la reine Djara, à chaque fois qu'il y aura un homme digne de régner on le tuera par peur de couronner le mal. À 56 ans, Mokrane Aït Lounès est auteur de plusieurs publications dont L'amour, la haine et la souffrance (éditions des Ecrivains), L'homme et la sagesse du XXe siècle sorti en 1992 (éditions La Bruyère) et enfin, Le mauvais fruit sorti en 2003 (éditions des Ecrivains). M. SI BELKACEM La légende berbère : la malédiction Mokrane Aït Lounès, éditions La Société des Ecrivains, Paris 2005. 90 pages.