Cette information a été donnée, hier, à l'hôtel El-Djazaïr, par le président du Groupe presse publique, Abdelkader Khomri et ses invités français, Laure Adler, Hervé Bourges, Jean-Louis Prévost et Brunot Hocquart de Turtot, respectivement directrice générale de la radio France Culture, président de l'Union internationale de la presse francophone, président de l'Association de la presse régionale de France et directeur général de la presse quotidienne régionale de France. M. Khomri a révélé que la rencontre avec la presse algérienne est “une initiative” de Hervé Bourges qui occupe aussi les postes de commissaire général de l'Année de l'Algérie en France et de président du comité mixte franco-algérien, précisant que l'association des professionnels de l'information à cette manifestation annuelle est le résultat d'une “volonté partagée” par les deux parties. Dans leurs interventions, les responsables français se sont présentés comme “des hommes de culture et de communication” et ont beaucoup insisté sur les vertus du “dialogue” et du “partenariat”. “Nous avons besoin de nous connaître… L'Algérie a besoin d'une meilleure reconnaissance”, a déclaré M. Prévost, en promettant la mobilisation de la presse de “la France profonde” (33 titres régionaux) afin d'informer “nos lecteurs de ce qu'est l'Algérie”. Il a proposé des “pistes” d'échanges qui incluraient la formation et l'information lesquelles seraient chapeautées par un groupe mixte, d'ici à la fin du premier semestre 2003. M. Prévost a, en outre, appelé la presse algérienne à aider les journalistes français, en terme d'information, avant et pendant la visite du président Chirac à Alger. Mme Adler a, de son côté, reconnu : “Nous vivons encore avec des clichés, comme la violence qui sévirait quotidiennement en Algérie”, en notant plus loin que “l'Algérie est le creuset de la liberté”. Selon cette dame, la chaîne France Culture accompagnera l'Année de l'Algérie et ira “plus loin” dans son désir d'échanges et de dialogue, en consacrant “notre radio à tout ce qui vous intéresse et donc à tout ce qui nous intéresse”. L'objectif est de “comprendre un peu ce qui tisse l'identité de votre pays”. Interrogé sur les conséquences du boycott des artistes kabyles, Hervé Bourges a répondu sur un ton détaché: “Bien bête celui qui ne participera pas.” Il a néanmoins démenti le principe du boycott, en parlant d'une forte présence de la communauté algérienne à la manifestation et en faisant allusion à l'implication du Haut-commissariat à l'amazighité. Sur la question se rapportant au contentieux né de la Guerre de Libération nationale et qui porte particulièrement sur la responsabilité de la France sur les dossiers MNA-FLN, de la Kabylie, des harkis et des “Français d'Algérie”, le président du comité mixe a admis qu'il s'agit là de “sujets sensibles”, appréciés différemment des deux côtés de la mer Méditerranée, en soutenant : “Comme en Algérie, les gens sont partagés en France... La passion est toujours présente, mais elle n'est plus la même. Elle est virulente chez une minorité seulement.” Hervé Bourges a cependant remarqué que “la France a commencé un grand débat sur la guerre d'Algérie, qui doit aussi se faire du côté algérien”. Il a aussi estimé que le temps est venu pour mener “le travail de mémoire” et mettre fin aux “hypocrisies”. L'Année de l'Algérie en France aura-t-elle un impact sur la révision de la position française vis-à-vis de ses anciennes colonies ? M. Bourges a préféré éviter de répondre. H. A.