L'intérêt du programme de mise en valeur des terres par le biais de la concession repose, surtout, sur la récupération des terres considérées incultes ou situées dans des régions difficiles d'accès. En recevant ce lundi en audience le vice-Premier ministre et ministre des Affaires économiques néerlandais, M. Laurens Jan Brinkhorst, le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Saïd Barkat, a invité les opérateurs de ce pays à investir dans la production et la mise en valeur des terres ainsi que dans les activités en aval. Lors de cette réunion au cours de laquelle il a été procédé à l'examen de la situation de la coopération dans le domaine de l'agriculture entre les deux pays et les voies et moyens de leur intensification, M. Barkat a exhorté les hommes d'affaires hollandais à venir investir aussi bien dans la production et la mise en valeur des terres que dans les autres activités agricoles post-production, telles le conditionnement, l'emballage et la transformation. Les autorités agricoles du pays avaient eu recours à ce concept de mise en valeur des terres par le biais de la concession à partir de 1998. Ce nouveau concept s'insérait dans le cadre du processus global du développement de l'agriculture prôné par le PNDA et visait notamment l'amélioration des conditions de vie et de travail des populations rurales. Mais il faut dire que l'intérêt de ce programme repose, surtout, sur la récupération de terres considérées incultes ou situées dans des régions reculées ou difficiles d'accès, comme les zones montagneuses, steppiques et sahariennes. Les travaux engagés permettent donc de revaloriser des sols qui étaient jusque-là sans grande utilité en raison de leur nature. D'ailleurs, sept ans après le lancement du programme de mise en valeur par le biais de la concession, le bilan tiré par la générale des concessions agricoles (GCA), l'organisme créé pour gérer pour le compte de l'Etat ce dossier, est plus que satisfaisant. Depuis 1998, les actions engagées dans ce cadre ont contribué à la revalorisation de plus de 432 700 ha de terres, dont le quart, c'est-à-dire quelques 107 000 ha, au cours de l'année dernière. Il faut toutefois préciser que les terres en question demeureront la propriété de l'Etat puisque les concessionnaires auront le bénéfice de tirer profit du travail de la terre et des investissements consentis avec la contribution de la GCA. Sur un autre chapitre, le ministre de l'Agriculture a souhaité la contribution des opérateurs économiques néerlandais dans l'exportation des produits agricoles algériens, qui connaissent ces dernières années une situation d'abondance grâce à la mise en œuvre du PNDA. Paradoxalement, cet état de fait a provoqué une certaine crise dans l'écoulement des produits qui a surtout profité aux ménages agréablement surpris d'avoir accès aux fruits et légumes à des prix relativement corrects. Cela a poussé les responsables du secteur de l'agriculture à réfléchir à la mise en place de mécanismes à même d'inciter les investisseurs nationaux à s'impliquer dans les activités d'exportation des produits agricoles et la recherche de marchés internationaux capables d'absorber le surplus de production. Le ministre a affirmé, à cette occasion que l'Algérie “aspire à s'insérer rapidement dans le commerce mondial des produits agricoles”, mais, a-t-il précisé, cela “requiert une assistance technique en matière de certification, de labellisation et de normalisation conformément aux standards internationaux”. Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, d'autres domaines de coopération (production et collecte de lait, production de semences de pomme de terre, production agricole biologique et de terroir, production de fleurs...) ont été, par ailleurs, évoqués. Les deux parties ont également exprimé, note le même communiqué, leur “ferme volonté de concrétiser rapidement des actions de coopération dans divers domaines et d'inciter et encourager les rencontres et les relations entre les opérateurs et institutions professionnelles du secteur”. Le cadre réglementaire des échanges entre les deux pays sera renforcé, d'après le communiqué, par la formalisation d'une convention phytosanitaire qui viendra s'ajouter à la convention sanitaire vétérinaire en vigueur. Hamid SaIdani