Cette affaire soulève un réel débat de fond sur les lois qui régissent le foncier agricole. Les opérateurs étrangers n'ouvrent pas droit aux concessions des terres agricoles en Algérie. «La loi algérienne est claire, elle interdit toute concession de terres agricoles aux personnes étrangères n'ayant pas la nationalité algérienne», a déclaré, hier, le ministre délégué chargé du Développement rural, Rachid Benaïssa. «Il n'est pas exclu cependant, que des opérateurs étrangers participent en tant qu'associés avec des Algériens qui ont acquis des concessions», a précisé le Dr Benaïssa qui s'exprimait dans l'émission «Tahaoulate» diffusée chaque lundi, sur les ondes de la radio nationale Chaîne I. «Le citoyen est libre de faire appel à des associés s'il juge leur apport utile et rentable et efficace pour son investissement», a ajouté l'invité de la Chaîne I qui a souligné au passage que la stratégie du renouveau rural qu'il chapeaute ne signifie pas «une distribution de la rente ou d'une quelconque cagnotte, mais consiste en un accompagnement des initiatives qui viennent des populations rurales elles-mêmes». Cette affaire de concession des terres agricoles aux étrangers a suscité une vive réaction de certains observateurs et a soulevé un réel débat de fond, notamment sur les lois qui régissent le foncier agricole dans un contexte de mondialisation. Très au fait de l'évolution mondiale de l'acte agricole, le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, a affirmé dans un entretien qu'il a accordé à notre confrère Liberté que «la voie est désormais ouverte aux véritables professionnels capables de relever les défis de la mondialisation». Il a soutenu à ce propos que «l'acte agricole a été dépolitisé et que notre agriculture s'est débarrassée des interférences idéologiques et de l'esprit rentier». Par ailleurs, en janvier dernier, M.Barkat a reçu le vice-Premier ministre et ministre des Affaires économiques néerlandais, Laurens Jan Brinkhorst. Le ministre de l'Agriculture et du développement rural, Saïd Barkat, a invité les opérateurs de ce pays à investir dans la production et la mise en valeur des terres ainsi que dans les activités en aval. M.Barkat a exhorté les hommes d'affaires hollandais à venir investir aussi bien dans la production et la mise en valeur des terres que dans les autres activités agricoles post-production, telles le conditionnement, l'emballage et la transformation. Voilà donc un débat de fond relancé sur la question très sensible du foncier agricole.