Au cours d'une conférence de presse tenue, hier, Abdelaziz Belkhadem s'est prononcé pour une seconde lecture de l'article 7 du projet de loi contre la corruption, tout en posant des conditions, notamment sur la levée de l'immunité parlementaire. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN, n'est pas opposé à une relecture de l'article 7 de l'avant-projet de loi portant sur la lutte contre la corruption. “Nous sommes disponibles pour une deuxième lecture de la loi portant lutte contre la corruption et nous n'avons aucune objection à cela”, a-t-il annoncé, hier, à l'issue d'une réunion du comité exécutif de son parti tenue à Hydra (Alger). Entouré des membres de cette instance exécutive (Amar Saïdani, Saïd Bouhedja, Abdelkrim Abada, Salah Goudjil et de Amar Tou), le patron du parti a néanmoins tenu à préciser l'orientation que devrait prendre cette relecture : “S'il y a une relecture limpide qui fait obligation de déclaration du patrimoine et qui sanctionne la non-déclaration, mais sans pour autant qu'il y ait un malentendu sur l'immunité parlementaire qui relève, elle, d'une disposition statutaire”, a-t-il tenu à préciser avant de relever que “des dispositions de l'article 7” sont contenues dans “les articles 2, 4 et 6”. Il précisera en outre à ce propos que “ce que les députés n'ont pas accepté, ce n'est pas l'obligation de la déclaration du patrimoine ou les sanctions par rapport à cette non-déclaration, mais bien l'ingérence de l'exécutif dans le législatif en statuant sur une disposition organique existant dans les statuts, les lois organiques et les règlements intérieurs”. Cette déclaration du premier responsable du FLN par rapport à l'article 7 de l'avant-projet de loi sur la corruption renseigne en tout cas sur l'attitude que devront adopter les sénateurs de l'alliance présidentielle par rapport à cet article qui fait effectivement l'objet d'une recommandation pour une relecture, aujourd'hui, à l'occasion de la présentation à l'adoption de l'avant-projet de loi. Interrogé sur la concomitance des conclusions des onze groupes de travail installés par son parti avec la déclaration de politique générale que devra présenter le Chef du gouvernement en février prochain, Belkhadem a tenu à noter une précision : “Il n'y a pas d'échéancier pour les groupes de travail.” “À chaque fois qu'un groupe de travail livre ses conclusions, nous les soumettons au comité exécutif pour étude”, dit-il tout en soulignant que “ces onze groupes travaillent sur le programme du FLN qui nécessite un enrichissement par nos experts et compétences dans tous les domaines et qui pourraient faire l'objet de propositions de loi au gouvernement ou au Parlement ou sous forme d'amendements à l'Assemblée nationale”. Refusant catégoriquement dans la foulée d'infirmer ou de confirmer les rumeurs d'un changement ou remaniement gouvernermental, le leader du FLN se contentera de noter que “ces décisions relèvent des seules prérogatives présidentielles”. Sollicité pour connaître sa position par rapport aux familles victimes du terrorisme qui ont décidé de déposer une plainte contre Madani Mezrag, l'ancien chef terroriste de l'Armée islamique du salut (AIS) après ses déclarations à Jeune Afrique, l'Intelligent l'orateur s'est contenté de dire que “chacun est responsable de ses déclarations et de ses actes”. Réagissant également aux déclarations de responsables politiques affirmant que nous sommes dans “l'après-Bouteflika”, Belkhadem a souligné : “Je ne commente pas ces déclarations, chaque parti est libre d'avoir ses propres opinions. Mais pour nous, le Président a été élu jusqu'en 2009 et son programme sera appliqué. Aussi et dans le cas d'une révision constitutionnelle qui permettra au Président de se porter à nouveau candidat à la magistrature suprême, nous le soutiendrons car pour nous il n'y a pas d'après-Bouteflika”. La réécriture de l'article 4 de la loi du 23 février a également suscité le commentaire de Belkhadem : “Nous demandons à voir cette deuxième réécriture de l'article 4”, dit-il tout en martelant qu'“il est exclu que le FLN accepte que l'on fasse l'apologie du colonialisme et demande à la France coloniale d'exprimer son mea-culpa”. Le conférencier annoncera par ailleurs l'entame dès aujourd'hui des élections sénatoriales concernant son parti dans cinq wilayas du pays. Au sujet de l'alliance présidentielle, comme pour démontrer sa bonne santé, l'intervenant a annoncé une réunion de cette dernière à propos du programme du développement du Sud en attendant celui des Hauts-Plateaux qui concerneraient 17 wilayas. Belkhadem n'a pas, par ailleurs, omis de rappeler la réunion de l'instance exécutive prévue normalement le 29 janvier prochain. Nadia Mellal