Le SG du FLN a également abordé, hier, lors de la conférence de presse, les textes d'application de la charte pour la paix et l'alliance présidentielle. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem s'est exprimé hier lors d'un point de presse sur plusieurs questions d'actualité nationale, à l'issue d'une réunion du comité exécutif de son parti. Expliquant le rejet, par les députés de son parti, de l'article 7 du projet de loi portant sur la prévention et la lutte contre la corruption, Belkhadem a clarifié ce qu'il considère être un malentendu.“Ce n'est pas vrai que les députés du FLN cautionnent la corruption, ceci pour la simple raison qu'ils ont adopté le projet de loi de lutte contre la corruption”, a-t-il précisé. Ce que les députés ont rejeté, dira le ministre d'Etat, représentant personnel du Président, “c'est bien la levée de l'immunité parlementaire et non pas l'obligation de la déclaration du patrimoine”. Faisant lecture de l'article 7 de la loi sur la corruption selon lequel “l'absence de déclaration du patrimoine dans les délais prescrits entraîne une révocation des fonctionnaires ou la déchéance du mandat électoral”, Belkhadem fera remarquer que la “levée de l'immunité parlementaire relève d'une loi organique”. Plus loin, il affirme que l'article 7 du texte de loi présenté en juin dernier par le ministre de la Justice Tayeb Belaiz “se propose de lever l'immunité parlementaire, qui n'est pas une chose aisée, par un circuit autre que celui organique”. Ce qui est contraire au principe de la séparation des pouvoirs, aux yeux de l'orateur.“Le pouvoir exécutif ne peut pas s'ingérer dans le pouvoir parlementaire et agir sans une décision de justice,” relève-t-il. “Nous sommes pour le contenu de cette loi et voulons que l'Etat dispose de tous les moyens réglementaires et législatifs pour combattre la corruption où qu'elle se trouve”, tient-il à préciser, tout en notant que la lutte contre la corruption “ne devrait pas être limitée aux responsables de l'Etat, mais doit concerner l'ensemble des secteurs et toute la société”. Ce faisant, de l'avis du premier responsable du FLN, le combat contre ce fléau “n'est pas seulement une affaire de loi et une affaire de déclaration du patrimoine autour de laquelle on fait un tapage”. Il est impératif d'associer, selon lui, “le texte de loi, le contrôle et l'exécution des décisions”. “Quelle est l'utilité de faire la déclaration du patrimoine si elle n'est pas contrôlée par la suite ?”, s'interroge Belkhadem pour qui “l'importance de la déclaration du patrimoine est de contrôler la déclaration au début et à la fin de la fonction et d'expliquer s'il est normal que le responsable en question ait une telle fortune”. En ce sens que pour l'orateur l'ensemble des organes de contrôle (la justice, la police, les partis…) devront s'associer dans la lutte contre ce fléau. Sollicité sur l'agenda présidentiel, Belkhadem dira que “le chef de l'Etat va présider un Conseil des ministres très prochainement”, avant de noter que “le Président est là, il dirige le pays et gère ses affaires”. S'exprimant sur le retard mis dans la promulgation des textes d'application à la charte portant paix et réconciliation nationale, Belkhadem l'a expliqué par la maladie du Président. Il a précisé que “ces textes d'application sont en préparation, il y a ceux qui sont prêts et ceux qui ne le sont pas encore”. La situation de l'alliance présidentielle a également été abordée par le conférencier. “Il n'y a pas de dysfonctionnements au sein de l'alliance”, relève le ministre avant d'annoncer une prochaine rencontre pour bientôt. Questionné sur l'ambition de son parti de briguer la Chefferie du gouvernement, Belkhadem, qui dira qu'il s'agit d'une revendication des militants de base, notera que “les militants ne sont pas pour la philantropie mais pour l'exercice du pouvoir”. Ce qui n'est pas le cas de la direction du parti, puisque, dit-il, “la Constitution ne permet pas au parti de la majorité d'avoir la Chefferie du gouvernement, c'est pour cela qu'on a posé le problème autrement, c'est-à-dire par la révision constitutionnelle”. Au plan organique, le Comité exécutif, qui s'est réuni hier, a décidé d'entamer l'opération de renouvellement des structures de base (mouhafadate et kasmate) du parti à partir du mois en cours jusqu'à la fin mars. Le Conseil exécutif se réunira le 26 janvier prochain pour étudier le budget du parti et sa restructuration. NADIA MELLAL