Sora est une nouvelle entreprise d'importation et de distribution de films, fondée et pilotée par trois jeunes gens, beaux et courageux. Nous les appelons affectueusement “le trio”. Mohamed Latrèche, enfant de Bel Abbès, est réalisateur. Il est l'auteur de deux magnifiques courts métrages, La rumeur et L'Emir, primés un peu partout dans le monde et dont nous attendons avec impatience la diffusion sur les chaînes de notre télévision. Amoureux des films et sans cesse en mouvement, il se caractérise par une activité débordante. Boualem Ziani, courtois, élégant et disponible, prend en charge avec philosophie toutes les tâches organisationnelles et administratives de l'entreprise. Il suit avec vigilance la circulation des copies de film. Lui, enfant de la télé, sait avec intelligence combien est grande la différence entre un téléfilm et un film authentique. H'mida Lâyachi, le poète, déjà si entreprenant dans le domaine de la presse écrite, assure, par sa générosité et son sens de la fête, l'environnement nécessaire pour que l'entreprise soit un espace de convivialité et de sympathie. Tous trois fonctionnent fort bien ensemble. Ne dit-on pas d'ailleurs “qui se ressemble s'assemble” ? Cette nouvelle entreprise a déjà à son actif plusieurs films de premier choix avec sorties simultanées à l'étranger et chez nous : Comme une image, d'Agnès Djaoui, en présence de cette dernière, Dans tes rêves de Denis Thybaud, accompagné du grand rappeur Dizis la Peste et de l'immense et sulfureuse comédienne Béatrice Dale, qui ont animé tous trois des conférences-débats dans les cinémas d'Alger. One Million Dollar Baby, de Clint Estwood, film phare dans le monde pour l'année 2005, Le Couperet de Costa-Gavras qui, durant plusieurs jours, est allé à la rencontre de notre public. Pour les prochains mois, notre sympathique “trio” a dans sa sacoche l'organisation d'un festival du cinéma européen à Alger et aussi l'invitation du mythique Claude Chabrol. Avec Sora, nous comptons désormais cinq entreprises de distribution chez nous. Cependant, elles n'ont comme lieu d'accueil et de travail que cinq salles à Alger, aucune autre dans tout le pays ! Cela nous mène, de manière récurrente, à nous poser cette question : pourquoi les APC, propriétaires des salles de cinéma, ne leur cèdent-elles pas ces dernières en gérance ? Nous sommes, en effet, certain que si nos distributeurs deviennent exploitants, les films seront plus nombreux, les salles plus belles et accueillantes et que d'autres salles naîtront. Nos jeunes, filles et garçons, en grand nombre, trouveront ainsi des espaces pour la rencontre, la détente et la culture. B. K. [email protected]