La mine des trois mannequins sur la grosse affiche publicitaire de la boisson Pepsi, qui ornent les grands boulevards de la capitale cairote, en dit long sur les appréhensions des égyptiens à la veille du coup d'envoi de la CAN 2006. Les visages assez graves, les yeux rivés sur un objectif incertain, comme les supporters d'une équipe qui attendent l'exécution d'un penalty décisif, les concepteurs de cette pub incarnent, involontairement, certes, l'état d'esprit des égyptiens avant le début, prévu demain, des joutes africaines avec d'emblée un choc entre l'Egypte et la libye. Une entame sur les chapeaux de roues dont les pharaons auraient bien voulu se passer pour ne pas s'attirer, au coup de stater déjà, les foudres des fans. Les égyptiens n'ont pas oublier, en effet, la phase finale qu'ils avaient organisée en 1974 où ils avaient été éjectés dès le premier tour. C'est dire que les locaux ne sont pas si sûrs de triompher au finish le 10 février prochain. Et pour cause, la forme mitigée des coéquipiers d'Abou Tarika, en témoigne la défaite lors du dernier match de préparation face à l'Afrique du sud disputé au Caire même ces derniers jours. Mais aussi et surtout eu égard à la grande adversité qu'il y aura tout au long de cette CAN notamment avec la présence des cinq mondialistes à savoir le Côte-d'Ivoire, le Ghana, le Togo, la Tunisie et l'Angola. Des pays qui, certes, se préparent d'abord pour le mondial allemand, qui aura lieu dans cinq mois, mais qui auront à cœur de prouver qu'ils n'ont nullement usurpé leur place dans le gotha mondial. Et puis comme chaque CAN, il faudra compter avec l'effet de surprise d'autant plus que des équipes naguère considérées comme de simples lièvres se sont faits depuis des dents de lion. L'exemple à ce titre de la qualification du Togo au mondial est assez éloquent. Au-delà de l'absence de certaines étoiles du football africain pour des raisons diverses, il va sans dire que le grand show africain promet d'être palpitant. Les Egyptiens ont déployé des moyens énormes pour garantir les meilleures conditions d'évolution pour les joueurs. À cela s'ajoute la présence supposée massive des supporters égyptiens dans les stades de part leur grande passion pour le foot. C'est connu, l'un des paramètres importants pour la réussite d'une CAN c'est l'engouement populaire qu'elle peut suscité et, à ce titre, les footeux rappellent que justement en 1974, la finale de la CAN avait eu lieu en présence de …100 supporters. Pourvu que l'histoire ne se répète pas ! S. B.