Le président égyptien Hosni Moubarak a invité le Premier ministre israélien Ariel Sharon à venir au Caire après la victoire électorale de son parti Likoud aux législatives, a indiqué samedi l'hebdomadaire gouvernemental égyptien Akhbar Al-Yom. Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Maher a implicitement confirmé cette invitation sans toutefois préciser de date, selon l'agence officielle Mena. M. Maher, qui s'exprimait à l'issue d'un entretien entre M. Moubarak et le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a déclaré qu'aucune date n'a encore été arrêtée pour une telle visite. Cette invitation a été adressée à M. Sharon lors d'un entretien téléphonique à l'initiative de M. Moubarak, précise par ailleurs Ibrahim Saâda, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Akhbar Al-Yom et un proche du président égyptien. “Plusieurs responsables palestiniens ont accueilli favorablement l'appel téléphonique, à l'initiative de M. Moubarak, avec Ariel Sharon et son invitation à (M. Sharon) de le rencontrer au Caire pour se consulter sur (les moyens) d'arrêter la violence et relancer le processus de paix”, écrit-il. La présidence du Conseil israélien a annoncé mercredi dernier que M. Moubarak avait téléphoné au Premier ministre pour le féliciter de la victoire de son parti aux législatives de mardi, et que les deux dirigeants avaient convenu de se rencontrer après la formation d'un nouveau gouvernement en Israël. Il s'agira de la première visite en Egypte de M. Sharon et de la première rencontre entre un dirigeant arabe et le Premier ministre israélien depuis sa prise de fonction en mars 2001. M. Moubarak avait déclaré dans des propos publiés mardi, avant les élections en Israël, qu'il fallait “traiter avec le Premier ministre israélien selon une nouvelle approche”, alors que M. Maher avait ensuite indiqué que son pays voulait “sonder les opinions” de M. Sharon. M. Saâda a en outre salué la politique du président égyptien qui “n'a pas rompu les relations avec Israël, malgré sa colère face aux pratiques oppressives du gouvernement israélien vis-à-vis des civils palestiniens”. L'Egypte, premier pays arabe à avoir signé la paix avec l'Etat hébreu en 1979, a rappelé en novembre 2000 son ambassadeur en Israël, condamnant “l'usage excessif de la force” par l'armée dans les territoires palestiniens. Depuis, leurs relations sont limitées.