Le Premier Ministre britannique, Tony Blair, était attendu, hier au Caire, où il devait s'entretenir avec le président égyptien Hosni Moubarak dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient pour essayer de contenir les déflagrations qui y sourdent. Tony Blair joue, en quelque sorte, le rôle de pompier et avant de s'engager dans cette direction, il a pris soin de consulter le président américain Bush, dont il est proche et qui, lui aussi, cherche une sortie honorable du bourbier irakien. Le quotidien gouvernemental égyptien, Akhbar-Al-Yom, a indiqué que Blair et Moubarak s'entretiendront des moyens de raviver le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, et de voir comment sortir l'Irak de la spirale de violence ainsi que du conflit au Darfour, province occidentale du Soudan, du dossier nucléaire iranien et de la situation au Liban. L'offensive diplomatique britannique vise, au-dessus de tout, a élargir le rôle des pays arabes, en particulier celui de l'Egypte, dans la région, a, par ailleurs, affirmé un ancien ambassadeur de Grande-Bretagne au Caire, proche du pouvoir. Donc exit le fameux GMO, le plan du Grand Moyen-Orient de Bush qui lui a attiré l'animosité de l'ensemble des régimes arabes. Avant le Caire, Blair était en Turquie où il a essayé de convaincre son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de rejoindre l'initiative anglo-américaine pour relancer la dynamique de paix au Proche-Orient. Blair devait, lors de sa première étape au Moyen-Orient, faire part de sa conviction qu'un règlement du conflit israélo-palestinien peut permettre la fin des violences en Irak. La Turquie, estime Londres, est importante en raison de son influence et de ses contacts dans l'ensemble du Moyen-Orient, et donc de l'influence qu'elle pourrait exercer, y compris sur Israël avec qui elle a des accords militaires stratégiques. Blair, pour se faire entendre, a promis aux Turcs de soutenir vivement la candidature de leur pays à l'entrée dans l'UE. Pour le Premier Ministre britannique, l'Occident doit soutenir l'islam modéré et une adhésion turque à l'Europe est un pont entre l'Orient et l'Occident. Le processus vient cependant de subir un revers avec la validation du gel des négociations lors du sommet des 25 à Bruxelles. D. Bouatta