Dans son programme de lutte contre le banditisme, il entend désormais introduire les trois dimensions à savoir le sécuritaire, l'économique et le social. Dans cet immense chantier hérité de la période noire, l'Algérie fait désormais face à plusieurs fronts. Réhabilitation de l'autorité de l'Etat, relance de l'outil de production, de l'investissement et de l'emploi et règlement de la crise du logement sans compter bien entendu la poursuite de la lutte contre le terrorisme. Mais la tâche s'avère d'ores et déjà très rude, le fléau de la corruption ayant gangrené depuis longtemps tous les rouages de l'Etat. Le président de la république, qui a fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille, est allé même jusqu'à la qualifier de véritable menace pour la paix sociale. Mais d'autres risques aussi importants compromettent la pérennité de cette paix arrachée par tant de sacrifices. Le banditisme sous toutes ses formes. Il menace non seulement l'ordre public, mais aussi et surtout l'économie. Le ministre de la justice l'a bien fait savoir, jeudi, lors de son intervention devant les députés. Les vols constituent 24% des délits et les agressions ont augmenté de 9% entre les années 2000 et 2004. Des chiffres à donner le tournis et qui résument l'extrême gravité de la situation. À l'origine, plusieurs facteurs dont l'expansion anarchique des grandes villes, conséquence directe de l'exode rural induit par la violence islamiste, la déperdition scolaire avec comme dernier chiffre enregistré en 2005 près d'un demi-million d'élèves qui ont quitté prématurément les bancs de l'école pour aller nulle part, la dislocation de la cellule familiale du fait du changement du mode de vie et l'incapacité des pouvoirs publics à prendre en charge les exclus de la société, soit par le biais de la formation professionnelle soit par une orientation directe vers la vie active. Une alternative difficilement réalisable dans un contexte de passage d'une économie centralisée vers une économie de marché où des milliers de travailleurs se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage. En prenant conscience de cette situation qui risque de se transformer en drame social si rien n'est fait dans les meilleurs délais, le gouvernement est décidé à prendre le taureau par les cornes. Dans son programme de lutte contre le banditisme, il entend désormais introduire les trois dimensions à savoir le sécuritaire, l'économique et le social. Il reste à espérer que ses engagements connaîtront rapidement un début d'exécution sur le terrain. S. T.