Le ministre de la Justice a expliqué que le recul de la violence terroriste, ces dernières années, s'est accompagné par une recrudescence de la criminalité, en particulier les vols. “Les vols constituent 24 % de l'ensemble des délits commis à l'échelle nationale”. C'est ce qu'a annoncé Tayeb Belaïz, le ministre de la justice, jeudi dernier, à l'Assemblée populaire nationale (APN), dans une séance plénière, consacrée aux questions orales. Belaïz a expliqué en effet, en réponse à la question d'un député sur la propagation de l'insécurité et la multiplicité des vols, que ces délits sont en nette progression. “Durant les cinq dernières années, il y a eu un recul de l'activité terroriste contre laquelle on a noté une recrudescence de 11 % des délits de droit commun parmi lesquels le vol est le délit le plus répandu”, note le ministre avant de préciser que durant cette période “les vols ont augmenté de 9%, ce qui les porte actuellement à 24% de l'ensemble des délits commis”. Le ministre a, dans ce cadre, estimé l'impératif d'appréhender ces statistiques “avec précaution et réserve”. “Ces données, recueillies auprès d'institutions judiciaires, autorisent plusieurs lectures”, dit-il, soulignant que “l'intérêt doit être accordé en priorité à la compréhension des causes à l'origine de ce phénomène”. évoquant ces causes, l'intervenant a cité “les disparités sociales, la déperdition scolaire, la dissolution des mœurs, la dislocation de la société, la délinquance ainsi que la situation générée par le terrorisme”. Aussi, aux yeux de Bélaïz “la situation de nos villes, incapables de s'adapter à la nouvelle dynamique induite par les changements structurels de l'économie et par les conséquences d'une ouverture sur le monde grâce aux nouvelles technologies de la communication, est devenue, en dépit de certains aspects positifs, une source de menaces et de propagation de la violence et de la corruption des mœurs”. “Toutes ces causes réunies ont entraîné des changements importants dans le mode de vie et dans les comportements, causant une dégradation de l'ordre public, notamment dans les grandes villes, caractérisées par l'anarchie et la prolifération d'activités économiques et commerciales informelles et autres crimes urbains”, regrette-t-il. Au chapitre des comportements criminels qui ont connu un essor, le ministre a relevé les délits de contrebande qui représentent “une menace sérieuse pour l'économie ainsi que pour la sécurité et la santé des citoyens”, car ces crimes “dérobent nos richesses et alimentent le marché parallèle en marchandises non contrôlées”, note-t-il encore. Sur ce même registre et de l'avis du ministre, le phénomène de la toxicomanie demeure, pour sa part, un motif “d'inquiétude vu son ampleur et en raison des comportements criminels dangereux des trafiquants de drogue et des toxicomanes”. Abordant les mesures destinées à lutter contre les délits de droit commun, Bélaïz a annoncé l'élaboration d'un avant-projet de loi sur la délinquance, notamment les actes de banditisme sous toutes ses formes. “L'état s'attelle à réorganiser les services de lutte contre la criminalité et à moderniser leurs méthodes de travail comme en témoigne l'évolution qu'a connue la Police judiciaire (PJ)”. NADIA MELLAL