C'est ce mercredi que le P/APC de Collo, un de ses adjoints et des employés de la commue comparaîtront devant la justice suite à la divulgation de l'affaire de la ferraille. Il y a une année de cela, la justice s'est emparée du dossier à la suite d'informations parvenues aux services compétents portant dilapidation de biens publics, entre autres. Selon les premières informations, appuyées par des photos sur l'état du matériel, ayant abouti au déclenchement de l'enquête, l'APC de Collo aurait vendu, au mois de mai 2004 aux enchères, un lot d'engins de travaux publics (dont rétrochargeuses) réformés pour la modique somme de 120 000 DA (pour l'expertise, le prix de cession est au moins de 5 000 000 DA). Le P/APC (FLN) ainsi que l'un de ses adjoints (Islah) et des employés de la commune seront alors mis en examen par le représentant du parquet. Toutefois, du jour de la divulgation des premières informations à la veille de la tenue de la première audience, de nouvelles révélations sont venues s'ajouter aux premières. Ainsi, premièrement, les opérations d'inventaire du matériel, la délibération de l'assemblée portant mise en vente du matériel et la réalisation de la vente se sont effectuées alors que le P/APC était en exercice de ses fonctions et non lors de sa convalescence, soit avant juillet 2005. Seul le retrait du matériel déjà vendu s'est effectué durant son absence. Or, le délit, s'il y a délit, n'est pas dans l'enlèvement du matériel mais dans la procédure de vente. Deuxièmement, le lot de matériel, presque dans sa totalité, n'a jamais appartenu à l'APC de Collo. Troisièmement et pour reprendre un élu local, la vente s'est déroulée virtuellement. En effet, la séance de vente n'a pas eu lieu à Collo mais dans une autre commune, soit celle du Harrouch sans la présence des élus locaux. Quatrièmement, vendu au mois de mai 2005, pour un montant de 120 000 DA, le matériel a été enlevé au mois d'août de la même année. Le chèque de vente n'a été remis que 6 mois après, soit au moment de l'ouverture de l'instruction. Enfin, cinquièmement, et c'est le plus grave, car il peut convaincre les juges qu'il y a eu, dès le départ, une préméditation, le dossier de délibération était, jusqu'à une date récente, introuvable. C'est-à-dire plus de traces sur les éléments ayant abouti au délit, s'il existe. En plus de ces faits, selon nos sources, le secrétaire général de la commune a été tenu par le P/APC, et dès le départ, loin de cette opération. Pourtant, il est le seul garant de la légalité de la procédure. Alors, le maire peut-il assumer mercredi prochain ce choix délibéré ? D'autre part, le maire et dans un entretien téléphonique juste après l'ouverture de l'instruction s'est dit “étonné par l'ampleur qu'a pris une simple affaire de vente de ferrailles” et que toute la documentation prouvant son innocence est disponible à son niveau. Effectivement, et jusqu'à preuve du contraire, il reste innocent. À noter que malgré le fait que les élus impliqués dans cette affaire sont mis en examen et comparaîtront en qualité de coupables et non de témoins dans une affaire de dilapidation, la tutelle n'a pas jugé utile de leur enlever leur immunité. Pourtant, l'ex-P/APC (RND) a été suspendu puis déchu de ses fonctions une fois mis en examen pour une simple affaire de recours abusif à la force publique afin d'évacuer des indus occupants de biens publics. Alors deux poids, deux mesures ? Une faille qui aurait fait peser des soupçons de partialité des services de la wilaya chez l'opinion publique locale. Heureusement que dans la région, la justice s'est faite une bonne réputation de partialité et d'étique. Mourad Kezzar