Le projet de coopération avec l'Etat helvétique concerne la mise en place des schémas directeurs, la formation, la sensibilisation et l'information. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a procédé, hier, à la remise des diplômes à 10 stagiaires de son département sur les 40 qui ont bénéficié d'une formation financée par les suisses, chapeautée par le Pnud et assurée par les canadiens (bureau Solmers). Cette formation rentre dans le cadre d'un projet de coopération algéro-suisse conclu en juillet 2004 avec un financement de l'ordre de 621 000 dollars concernant le chapitre “Gestion des déchets ménagers”. “60 villes sont déjà dotées de schémas directeurs qui rationalisent la gestion des déchets fondée sur une analyse prospective et une cohérence dans la planification”, a déclaré le ministre en évoquant l'aide des suisses pour la mise en place de ces schémas directeurs et des centres d'enfouissement technique (CET). La formation vient ainsi appuyer ce programme qui comprend le volet “Education, Information et Sensibilisation”. “Chaque citoyen algérien produit actuellement environ 1 kg de déchet par jour et cette tendance va crescendo et peut atteindre 1,5 kg par jour notamment dans les grandes agglomérations”, dira le ministre pour mettre en exergue cette problématique et la nécessité d'améliorer la qualité de la prestation. Collecte, tri, transport et élimination des déchets s'avèrent, donc, être un processus de modernisation inéluctable dont les résultats se feront ressentir peu à peu dans les années à venir. Acquérir le savoir-faire représente aujourd'hui pour le département de Chérif Rahmani la pierre angulaire pour réussir tous les plans tracés dans le cadre du Programme de gestion des déchets ménagers (Progdem). Son Excellence, l'ambassadeur de Suisse à Alger, présent à cette rencontre, a appuyé les propos du ministre et insister sur l'importance de la formation qu'il a qualifiée de “nerf de guerre” et de “courroie de transmission”. Les représentants des collectivités, qui ont également bénéficié de la formation tout autant que des gestionnaires de CET, ont assuré pour leur part que le recours au CET ne peut être efficace que s'il existe un réel travail de tri au préalable. C'est du moins ce qui leur a été inculqué au cours de cette formation qui s'est inspirée des expériences française et canadienne en la matière et d'en sortir avec les enseignements suivants : l'Algérie a relativement pris du retard en la matière mais une fois le train pris en marche elle n'a eu aucune difficulté à prodiguer la meilleure législation qui soit. “Nous n'avons rien à envier aux canadiens au point de vue législatif”, dira un des stagiaires, également, représentant des collectivités, qui plaide pour un vaste programme de sensibilisation car, selon lui, le plus grand problème demeure au niveau des mentalités. Nabila Saïdoun