Le secrétaire général du FLN a indiqué, hier, que “la revendication de l'augmentation des salaires est légitime”, contredisant ainsi le Chef du gouvernement. Abdelaziz Belkhadem ne partage pas la position d'Ahmed Ouyahia par rapport à l'augmentation des salaires. Hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège du parti à Hydra, au deuxième jour de la session ordinaire de l'instance exécutive de son parti, le secrétaire général du FLN a indiqué que “la question des salaires n'a pas été débattue au niveau du gouvernement”. “Mais pour nous, la revendication de l'augmentation des salaires est légitime”, dira-t-il en prenant la précaution de s'exprimer en sa qualité de chef de parti et non de membre du gouvernement. Pour Belkhadem, “les critères devant régir les salaires ne sont pas uniquement liés au taux de croissance et à l'inflation, mais plutôt à une pléiade de paramètres devant mettre en relation les salaires et le pouvoir d'achat des citoyens. C'est ce point de vue que nous allons défendre lorsque la question des salaires sera soumise au gouvernement”. La gestion de l'alliance pour le RND déplait, en outre, à Belkhadem. “Lorsque la présidence de l'alliance passera au FLN, il ne sera pas question d'une présidence dans la forme, mais dans les faits car nous tracerons un programme de travail et d'activités”, note le ministre. Et d'ajouter : “Nous dirons les quatre vérités aux uns et aux autres par rapport à la gestion de l'alliance le jour même de la réunion des chefs de parti.” Tout en considérant que l'alliance “ne bat pas de l'aile, quelle ne fait pas l'objet de déchirements, qu'il ne s'agit pas d'un nivellement et d'un accord des trois partis sur toutes les questions”, le numéro un du FLN avouera l'impossibilité de cette coalition de se structurer à la base. “Nous avons décidé souverainement de maintenir la structure de l'alliance au niveau du sommet sans prolongement au niveau des structures de base car nous n'avons pas encore atteint l'âge de la maturité pour nous immuniser contre de futures déviations”, a-t-il noté. Quant à l'action de l'exécutif, Belkhadem lâchera : “nous évaluerons notre travail et celui des autres au niveau du gouvernement, nous sommes le parti de la majorité !” Mais dans quel objectif ? “Nous aurons à dire ce que nous pensons de l'action du gouvernement, ce à quoi nous adhérons et ce à quoi nous croyons car nous allons vers des échéances politiques !” révélera l'orateur sans de plus amples détails. Il concédera néanmoins, en évoquant précisément les locales et les législatives de 2007, que la “compétition électorale sera "honnête et non honnête à la fois"”. “Non honnête par l'entremise d'éléments extérieurs comme à l'intérieur du parti”, relève-t-il, non sans faire remarquer qu'“il y a des tentatives de déstabiliser le FLN à l'image de la pétition qui a circulé la veille de la session de l'instance exécutive”. Récupérer les organisations de masse Ce faisant, le FLN est plus que jamais décidé à se mobiliser sur tous les fronts. C'est ainsi que son secrétaire général a annoncé hier “la volonté du parti de récupérer toutes les organisations de masse”. Aussi, et en plus des débats autour de l'action gouvernementale, au sein des onze groupes de travail, des discussions au sein de son parti concernent le “code de l'information et de la gestion locale”. “Nous sommes en train de débattre de ces sujets ainsi que d'autres car c'est cela le travail politique et nous devons être une source de propositions sur la scène nationale”, argue-t-il. Il ne manquera pas de défendre la nécessaire révision constitutionnelle. Quels sont les articles sujets à révision ? “La nature du régime, les prérogatives institutionnelles, les relations entre les institutions, la fonction de contrôle ainsi que les attributions du Sénat et de l'assemblée nationale”. Interrogé sur la santé du Président, Belkhadem, qui notera que ce dernier “va bien et continue à gérer le pays”, indiquera qu'il “apparaîtra publiquement, prochainement, lors de la visite d'un chef d'état étranger”. Sollicité dans la foulée sur l'identité de “ceux qui ont exploité la maladie du président en se repositionnant”, le leader du parti dira qu'“il est vrai que nous ciblons des gens”, mais sans pour autant les nommer. S'exprimant aussi sur le soutien de son parti à un troisième mandat du président, l'intervenant notera que cela “dépend du président. S'il le souhaite, nous ferons campagne pour son troisième mandat”. Interrogé, en outre, sur la position de l'état par rapport aux déclarations de Madani Mezrag, l'orateur, qui a refusé de “s'exprimer au nom de l'état”, a précisé que pour le FLN “rien ne justifie le crime”. “Les lois sur la réconciliation sont pratiquement prêtes, parmi elles celles qui se trouvent dans la charte à l'image de celles liées aux disparus, des indemnisations, de la libération de certains détenus, de la grâce partielle accordée à certains et de l'arrêt des poursuites pour les autres”, a annoncé le ministre. “Ces lois passeront en conseil de gouvernement puis en conseil des ministres”, notera-t-il. Nadia Mellal