à peine la conférence de presse annonçant la grève, finie lundi dernier, que le syndicat a reçu, dans la matinée même, la visite de l'huissier de justice. Le syndicat comparaît aujourd'hui devant la justice en référé d'urgence pour arrêter la grève et une seconde fois pour le 1er mars pour statuer définitivement sur l'illégalité ou non de ce mouvement de protestation dont les pouvoirs publics, visiblement, ne veulent pas entendre parler. “Ils n'ont pas trouvé mieux que de nous traîner en justice pour moult motifs invoqués dont l'illégalité de la grève et menace sur l'économie nationale”, nous a déclaré, hier, le Dr Kaddour Hachimi Karim, SG du syndicat, indigné de voir leur mouvement de protestation interprété ainsi. Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP), après avoir épuisé toutes les voies de dialogue, a eu recours une première fois à une grève de trois jours, en octobre dernier, qui a été massivement suivie, paralysant tous les abattoirs. Ceci a révélé, à la grande surprise de certains, la grande capacité mobilisatrice de ce jeune syndicat autonome. “Ils n'ont même pas attendu que la grève commence pour l'arrêter comme la première fois. C'est parce qu'ils ne doutent plus de nos capacités”, dira le premier responsable du syndicat, précisant que son instance reste en contact permanent avec la base à travers le conseil national qui reste en séance ouverte. “Nous n'avons pas l'intention de nous laisser faire. Nous préparons déjà notre défense avec notre avocat et nous déciderons de la suite en fonction de ce qu'il en résultera”, a indiqué le Dr Kaddour, soutenant que cette réaction est loin d'inhiber la détermination des vétérinaires à revendiquer leurs droits. “Nous ne parlons pas de statut particulier ni d'augmentation proprement dite. Nous réclamons une revalorisation des salaires qui doivent être alignés au reste du corps médical avec les mêmes primes”, a insisté le Dr Kaddour, précisant qu'il n'existe là aucune contradiction avec les dernières instructions du chef du gouvernement concernant les augmentations de salaires. “Notre situation est déplorable, il n'est point possible de continuer à travailler dans des conditions pareilles. Tout le monde le sait. Tout le monde reconnaît la légitimité de nos revendications, mais cela est loin d'être suffisant. Il nous faut une reconnaissance concrète”, dira-t-il exprimant une situation de ras-le-bol général de la part de plus de 1 400 vétérinaires répartis sur le territoire national, dont 95% sont adhérents au SNVFAP. Nabila Saïdoun