Aucun résultat concret n'est constaté concernant notre plate-forme de revendications, disent-ils. Les praticiens de la santé publique reviennent à la charge. Ils entameront à partir d'aujourd'hui une grève ouverte. L'annonce a été faite, hier, lors d'une conférence de presse, par le syndicat de cette corporation, le Snpsp. Son président, le Dr Salah Bensebaïni, a indiqué que le préavis de grève a été déposé le 21 avril dernier. Dans ce préavis, il a été annoncé la grève des 6, 7 et 8 mai dernier mais aussi la grève ouverte du syndicat en cas de «stagnation» de la situation. «La grève de trois jours a été annulée par décision de justice. Cependant, le tribunal ne s'est pas prononcé concernant le débrayage illimité décidé à partir du 26 mai», a précisé le Dr Bensebaïni. Il explique que le bureau national du Snpsp a été invité, le 23 mai dernier, à une réunion au siège du ministère de la Santé en vue d'examiner leurs revendications. «Nous nous sommes présentés à la rencontre qui était présidée par la secrétaire générale de la tutelle. Cependant, il s'est avéré que c'était une réunion ordinaire et non pas une réunion de conciliation», indique-t-il. Les syndicalistes ont tenté d'exposer leurs arguments mais, à la fin, ils se sont retirés de la réunion sans arriver à un résultat concret concernant la plate-forme de revendications. C'est ainsi que le bureau national du Snpsp a convenu de poursuivre le cheminement normal des décisions prises par le conseil extraordinaire du syndicat tenu les 17 et 18 avril derniers à Tipasa, à savoir le débrayage illimité. «Nous l'avons différé pour aujourd'hui parce que le 26 du mois en cours coïncidait avec les examens de 6e», explique encore le syndicaliste. Or, il se trouve que le département de Amar Tou a déjà réagi à ce mouvement de protestation. Selon le conférencier, le syndicat a reçu une nouvelle notification par le biais de la justice pour comparaître en référé devant le tribunal d'Alger. «Nous allons nous présenter et demander le temps qu'il faut pour répondre à la requête du ministère», a indiqué le Dr Bensebaïni. Il ajoute, toutefois, qu'étant donné que la justice ne s'est pas encore prononcée sur cette grève, «nous allons la maintenir». Le syndicaliste se montre optimiste quant à la décision de justice. «Nous avons des arguments pour l'amener à statuer sur son incompétence dans l'affaire. Mais si la grève sera annulée, nous allons respecter la décision seulement; cela ne fera qu'envenimer la situation. Nous ferons appel ainsi au conseil extraordinaire du syndicat», lance-t-il. Le syndicat s'organisera pour revenir à la charge en usant de tous les arguments légaux, et le mot d'ordre sera à chaque fois plus sévère et plus agressif, préviennent les syndicalistes. Il dénonce, ainsi, le comportement de la tutelle qui recourt, a chaque fois, à la justice. De plus selon lui, la décision concernant la 1re grève n'a pas été, à ce jour, notifiée pour nous permettre d'introduire un recours auprès du Conseil d'Etat. Par ailleurs, évoquant la nouvelle carte sanitaire, les syndicalistes contestent vivement leur non association dans sa préparation. Ils contestent, aussi, la transformation des centres de santé en polycliniques car, pour eux, le plus gros du programme de la santé est assuré par ces centres. Les syndicalistes interpellent le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika sur ce dossier, en soulignant qu'il a été induit en erreur. Ils considèrent que les décisions prises à ce propos «sans concertation, sont hâtives; de plus ce dossier revient de droit aux deux chambres du Parlement».