Pour le syndicat, cet état de fait consacre la menace qui pèse sur les libertés syndicales et le droit de grève dans notre pays. La grève illimitée à laquelle a appelé le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) n'a pas eu lieu. La chambre administrative de la Cour d'Alger, statuant en référé, a rendu une ordonnance d'arrêt immédiat de la grève ouverte. «Le Snpsp, une deuxième fois en un mois, est traduit devant la justice par le ministère de la Santé. Il s'est vu notifier par voie de justice, lundi à 17h20mn la décision annonçant la levée de la grève», explique un communiqué du syndicat parvenu à notre rédaction. Pour le syndicat, cet état de fait consacre, si besoin est, «la menace qui pèse sur les libertés syndicales et le droit de grève dans notre pays, réitéré par le recours systématique de la tutelle à la justice pour casser la volonté des praticiens de défendre leurs revendications». Le bureau national dénonce, dans le même communiqué, l'implication de la justice dans le règlement des conflits sociaux et souligne les répercussions négatives que cela entraînerait sur les relations entre le syndicat et la tutelle «déjà entachées par l'absence de dialogue franc et sincère». Le Snpsp fera, ainsi, appel auprès du Conseil d'Etat. Cependant, le bureau du secteur sanitaire d'El Harrach a, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, appelé les praticiens de la santé à ne pas donner une suite favorable à ce mouvement en avançant leurs arguments. Selon le communiqué, le préavis de grève ne peut contenir deux grèves différentes tandis que le statut propre au Snpsp n'a pas été respecté. «Le secrétaire général de ce bureau ne fait plus partie du Snpsp. Il est manipulé par la tutelle», selon le Dr Messaoui du Snpsp. Ce dernier avait annoncé, lundi, dans une conférence de presse, qu'il maintenait son mot d'ordre de «grève ouverte», à compter du 29 mai, jusqu'à la satisfaction de la plate-forme de revendications. Dans le préavis, il a été annoncé la grève des 6, 7 et 8 mai derniers mais aussi la grève ouverte du syndicat en cas de «stagnation» de la situation. Le président du Snpsp, le Dr Bensebaïni, avait expliqué que les syndicalistes invités, le 23 mai dernier, à une réunion au siège du ministère de la Santé avaient tenté d'exposer leurs arguments mais, à la fin, ils se sont retirés de la réunion sans arriver à un résultat concret concernant la plate-forme de revendications. Les syndicalistes avaient prévenu que si le débrayage serait annulé, le Snpsp s'organisera pour revenir à la charge en usant de tous les arguments légaux, et le mot d'ordre sera à chaque fois plus sévère et plus agressif, préviennent les syndicalistes. Tout en appelant au respect strict de la décision de justice, le bureau national appelle ses adhérents à rester mobilisés autour de la plate-forme de revendications et à l'écoute des décisions des instances nationales du Snpsp. Ces revendications portent, notamment sur le statut particulier des praticiens, «élaboré sans consulter les praticiens eux-mêmes», selon les membres du syndicat. Elles concernent aussi la revalorisation des primes de garde qui sont actuellement de 680DA pour le médecin généraliste et de 750DA pour le médecin spécialiste.