Au bout d'une séance de tirs au but dantesque, la Côte d'Ivoire s'est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations de football en éliminant le Cameroun 12 tirs au but à 11 (1-1, à l'issue de la prolongation), en quarts de finale samedi au Caire. L'histoire était écrite : Eto'o devait marquer cette CAN. Mais, malheureusement pour lui, il a écrit sa dernière ligne face à la Côte d'Ivoire, en étant le premier et le seul à craquer au bout d'une séance de tirs au but interminable (24 tirs). Le toujours meilleur buteur de la CAN (5 buts) ne rata pas son premier tir, mais, personne ne voulant lâcher, la séance s'étira jusqu'à ce qu'il dut repasser devant Tizié, et, là, sa frappe s'envola dans les airs. Drogba, l'autre grande star africaine, ne manqua pas le sien juste après... Les Ivoiriens, qui avaient été battus deux fois en qualifications par les Lions indomptables, ont donc réussi à prendre leur revanche. Cette victoire va également soulager le sélectionneur français Henri Michel, qui jouait gros sur ce match entre frères ennemis, qui, s'il ne tint pas ses promesses dans le jeu, les tint dans l'intensité de son épilogue. Les Ivoiriens, qui affronteront en demi-finale le Nigeria, vainqueur de la Tunisie, eurent le mérite d'ouvrir le score. Alors que pratiquement rien ne se passa pendant le temps réglementaire, tout se joua en trois petites minutes. Le minuscule ivoirien Bakari Koné (92), rentré quelques minutes auparavant, débloqua le score, mais l'avantage ne dura pas longtemps. Après que Geremi eut touché la barre, Meyong hérita d'un ballon en or, et ne rata pas son duel face à Tizié (95). En première mi-temps, il ne se passa rien pendant plus d'une bonne demi-heure, où seule une tête de Drogba troubla une âpre bataille concentrée au milieu de terrain, là où tout devait se jouer, selon le sélectionneur des Eléphants, Henri Michel. Les deux équipes se connaissaient trop, pour que l'une ne fasse le plaisir à l'autre de trop se découvrir. Le jeu pâtit de cette méfiance réciproque, émaillé de nombreuses fautes, et les seuls éclairs vinrent, côté ivoirien, du duo Drogba-Koné, et côté camerounais, d'Eto'o. Le meilleur buteur de la CAN hérita de la seule véritable occasion de cette première mi-temps : après un crochet splendide sur Kolo Touré, il se retrouva seul devant Tizié. Mais le gardien ivoirien, qui avait déjà sauvé les siens face au Maroc, bloqua net cette velléité. Une tête de Song, une frappe de Drogba, une autre de Ngom... Il y eut bien quelques tentatives pour animer ce match à la reprise, mais plus le temps avançait, et plus les longs ballons, cherchant désespérément Drogba, Meyong ou Eto'o, s'amoncelaient. Le match tomba alors dans une monotonie déconcertante, troublée seulement par une énorme frappe d'Atouba à deux minutes de la fin du temps réglementaire, qui aurait cloué les Ivoiriens, sans la superbe claquette de Tizié, encore lui. La séance de tirs au but décida ensuite du vainqueur.