Ce qui était dans l'air depuis quelques jours a été confirmé hier : le front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed n'ira pas aux élections partielles sénatoriales prévues le 23 février prochain en Kabylie. “Le FFS a décidé de boycotter le renouvellement partiel du Sénat prévu pour le 23 février”, note le parti dans un communiqué rendu public hier. Ce rendez-vous, qui devrait parachever l'édifice institutionnel dans la région, pour reprendre une rhétorique officielle, dans le prolongement des partielles du 24 novembre de l'an passé, constitue, selon le FFS, “une échéance diversion pour tenter d'occulter le marasme et l'immobilisme qui affectent l'ensemble des institutions du pays”. “Quel est l'intérêt d'un renouvellement partiel du sénat à quelques mois de la fin du mandat ?” s'interroge-t-il. “Contrairement aux affirmations officielles, explique encore le FFS, qui justifient cette échéance par le besoin d'étendre la représentation politique, cette opération constitue une nouvelle étape dans la singularisation de la Kabylie et un moyen par lequel les décideurs tentent de donner un semblant de vie institutionnelle pour camoufler la vacance de la première instance du pays.” Absent déjà des sénatoriales de 2003, le FFS tourne ainsi le dos à l'échéance du 23 février prochain, essentiellement en raison de l'absence de mesures politiques susceptibles de rétablir le débat politique. Autres arguments invoqués : refus de cautionner ce qu'il qualifie de “bricolage” institutionnel. Le FFS, qui “dénonce la politique de bricolage institutionnel qui vise à imposer de fausses représentations politiques et sociales, continue à croire que ni l'archaïsme ni la falsification électorale ne peuvent décourager les militants, les syndicalistes, les femmes… nombreux à militer pour une alternative démocratique capable de redonner espoir aux algériens”, note le parti d'Aït Ahmed. Dans cet ordre d'idées, il appelle ses élus des wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, concernés par le renouvellement partiel du sénat, à boycotter cette “énième mascarade électorale et institutionnelle”. “Une énième partielle qui aiguise les appétits des différentes factions du sérail qui tentent des repositionnements maffieux au détriment des intérêts et des préoccupations des algériennes et des algériens”, note-il. À noter, par ailleurs, que le FFS tiendra jeudi prochain son conseil national qui sera consacré au programme du secrétariat national. Il est également attendu à ce que la liste du nouveau secrétariat soit rendue publique. KARIM KEBIR