Après les émeutes, qui avaient caractérisé la localité de Sidi Kaci dans la commune de Ben-M'hidi, wilaya El-Tarf, les éléments de la brigade de gendarmerie de la même localité ont appréhendé, dans la journée du jeudi, une trentaine de contestataires. Présentés devant le juge d'instruction dans la même journée, dix-sept d'entre eux, après avoir subi un interrogatoire, ont été finalement soumis à un contrôle judiciaire par décision du procureur de la République du parquet de Dréan. Les mis en cause sont accusés d'incitation aux troubles publics. Leur affaire sera jugée au cours de cette semaine, apprend-on de source bien informée. Ces émeutiers se sont soulevés contre les pouvoirs publics qui ont usé de la politique de deux poids deux mesures. En effet, ces contestataires, qui ne sont que des jeunes ayant construit des locaux commerciaux pour se soustraire du chômage, ont vu leur réalisation qui a coûté en 2001 la bagatelle de cinquante millions de centimes, démolie sous l'argumentaire de constructions illicites. Mais ce qui les a le plus poussés à la révolte, c'est le fait que seulement trois locaux ont été détruits alors que tant d'autres locaux se trouvant sur le même prolongement de ceux touchés par cette décision, ont été épargnés. Une question se pose : “où étaient les autorités pendant tout ce temps et pourquoi les a-t-on empêchés de construire ?” Cette manière d'opérer a été jugée injuste et relève de “la pure hogra”. Ces décisions ne s'appliquent, nous disent les jeunes, révoltés, que sur les classes démunies et sans soutien. Les autres ne s'inquiètent pas outre mesure malgré les nombreuses décisions de justice. Notons que c'est la seconde émeute enregistrée en moins d'une semaine à El-Tarf. La semaine passée, les lycéens, scolarisés au niveau du seul lycée du chef-lieu de wilaya, avaient bloqué la RN82 en signe de protestation contre l'augmentation unilatérale de 5 dinars sur le prix de tickets de bus décidée par les opérateurs privés assurant la desserte Zitouna-El Tarf. En tout état de cause, le moins que l'on puisse dire, la wilaya d'El-Tarf est en train de vivre la même situation de contestation de l'été 2002. Tahar Boudjemaâ