La wilaya de Médéa a repris goût à la vie, et cela se voit à vue d'œil. Cette région, ciblée pendant plus d'une décennie par des groupes islamistes armés, offrait hier un visage “normal”, et même serein, malgré la pluie et le froid. Pourtant, Médéa, distante de 90 km de la capitale, continue à faire l'objet d'une plus grande attention des services de sécurité, notamment dans les endroits reculés. Elle semble aussi connaître un retard plus grand en matière de développement, en comparaison avec Blida qui, elle, se trouve seulement à une quarantaine de kilomètres d'Alger. Autrement dit, Médéa traîne la patte et accuse un retard dans la réalisation de ses projets. Au cours de la visite de travail effectuée hier par MM. Hamimid et Harraoubia, ministres de l'Habitat et de l'Enseignement supérieur à Médéa et à Blida, et à laquelle ont pris part les médias nationaux, les responsables de la wilaya de Médéa et ceux de l'APW ne sont pas tombés d'accord sur la réalisation du Plan directeur d'aménagement et de l'urbanisme (Pdau) portant sur l'extension de la ville, dont une partie concerne la construction d'un pôle universitaire. Le Pdau, qui date de 1997, a subi des révisions et exigé des études de la part de la Direction de l'urbanisme et du laboratoire de wilaya, mais sans connaître encore un début de réalisation. Tant d'efforts et d'heures dépensés, tant de moyens mis en œuvre pour revenir pratiquement à la case départ. Pour les ministres présents, l'urgence revenait à la construction de la première université à Médéa afin d'accueillir l'année prochaine les futurs bacheliers. Quant au reste du projet, il s'étalerait sur plusieurs années. Pour les responsables de la wilaya, il devenait impératif de prendre en charge la partie nord de la ville, qui est “partiellement urbanisée de façon anarchique”, et c'est dans ce cadre que s'inscrirait la réalisation du pôle universitaire. Selon le directeur de l'hydraulique de la wilaya, il faudrait quelque 250 milliards de centimes pour seulement la mise en place d'une station d'épuration des eaux et des collecteurs, ainsi que pour les autres aménagements. “Nous souhaitons assister et aider la wilaya dans le lancement du projet de pôle urbain, mais c'est un projet qui va mobiliser de l'argent et demander du temps”, a déclaré M. Hamimid, en notant que pour le réseau de viabilisation, il demanderait à lui seul “au moins 2 ans”. Au ministre d'émettre des réserves, notamment sur le terrain choisi par le nouveau wali dans la région de Sidi Ameur et de suggérer de “revenir à la première solution” conclue avec le wali précédent, c'est-à-dire au “premier terrain” de haouch Bazid. La position du ministre de l'Habitat a été appuyée par son collègue de l'Enseignement supérieur et le président de l'APW. Ce dernier, opposé à la “diversité des opinions”, a demandé de lui laisser “un peu de temps” pour coordonner avec le wali. Contre toute attente, le secrétaire général de la wilaya, venu représenter son responsable hiérarchique, a clairement affiché la couleur. “Nous avons choisi ce terrain et nous nous en tiendrons à cela”, a-t-il répliqué. H. Ameyar