À la tête du club depuis 18 mois, Kheddis a décidé, lors de l'assemblée générale ordinaire du NAHD tenue dimanche dernier, de quitter définitivement le club pour des raisons qu'il a invoquées avec nous. Liberté : Peut-on connaître, M. Kheddis, les raisons qui vous ont poussé à quitter votre poste de président du NAHD ? Mohamed Kheddis : Je crois un peu que c'est le raz-le-bol du football, en général, et le malaise qui existe au NAHD, en particulier. Il faut dire qu'on a fait un début de saison catastrophique qui ne nous a pas permis par la suite de rattraper les points perdus, ce qui a influé négativement sur la situation du club. Ajoutez à cela la situation financière délicate du NAHD, qui, à mon avis, est à l'origine de tous les problèmes vécus par notre formation. Pour toutes ces raisons, j'ai décidé donc de laisser la place à des gens qui sont animés d'une réelle volonté d'apporter un plus au NAHD. Ils ont les moyens nécessaires pour éviter une grave crise, donc, pour le bien du NAHD, je me devais de leur laisser la place, tout en restant un fidèle supporter du club comme cela a toujours été le cas. Ne pensez-vous pas que ce n'est pas le moment de s'en aller, alors que le club traverse un grave crise ? Ce n'est pas du tout le cas, puisque le nouveau président n'est pas un nouveau venu, car depuis le début de saison qu'il est avec nous, en l'occurrence M. Mourad Lahlou, qui était le président de la section football, c'est lui qui gérait les affaires quotidiennes du club. C'est vrai qu'il manque un peu d'expérience, mais je serais toujours là pour l'orienter et le conseiller sur les affaires courantes du club. Quel bilan faites-vous de votre passage à la tête du NAHD ? Je pense que mon passage à la tête du NAHD était positif, la 1ère année de ma présidence, j'ai terminé 4e au classement général, avec une participation en Coupe africaine qui débutera dans quelques jours, cela fait une année et demie que je suis président du club. Les gens pensent que je suis là depuis longtemps. Or, la réalité est toute autre. J'aurais pu faire beaucoup de choses pour le club, malheureusement, les problèmes financiers ne m'ont pas permis d'aller jusqu'au bout de mes ambitions. Je ne vous le cache pas, j'avais des objectifs très ambitieux pour le club, le nerf de la guerre, qui est l'argent m'a trahi. Je me suis retrouvé seul à gérer une situation des plus explosives. Si j'avais eu les moyens dont disposent l'USMA, la JSK ou le MCA, j'aurais fait des choses extraordinaires. Le NAHD n'attire plus les bailleurs de fonds ? Bien sûr quand on ne se classe pas parmi les premiers, il ne faut pas s'attendre à ce que les sponsors viennent vous taper à la porte. C'est la loi du marché, il faut faire avec. C'est bien dommage pour un club qui a donné beaucoup au football national, en formant de grands joueurs et de grands entraîneurs. Je pense qu'il mérite mieux que ça, les pouvoirs publics ne doivent pas lâcher ce prestigieux club qui peut encore donner de bons joueurs à l'Algérie. Depuis quelque temps, le public ne réclame que votre départ, car il vous accuse d'être derrière les mauvais résultats du club… C'est légitime de sa part, le public aime son club, et souhaite bien voir son équipe favorite planer sur le championnat. Je comprends parfaitement sa colère et sa détresse. Toutefois, je ne suis pas responsable directement des résultats, j'ai donné le meilleur de moi-même, mais l'argent m'a fait défaut. J'aurais voulu ramener les meilleurs joueurs au NAHD, mais on n'a pas d'argent pour le faire ; le public doit comprendre cela. Je pense que le club se reprendra à l'avenir. Vous êtes alors optimiste pour l'avenir du club ? Je suis optimiste, car le problème financier sera réglé en grande partie par M. Mourad Lahlou qui est animé d'une grande volonté de faire beaucoup de bien au club, en puisant de ses propres fonds. Je demande aux supporters de l'aider dans sa tâche, car il est en ce moment l'homme de la situation et peut faire sortir le club de ce marasme. Vous restez toujours proche du club ? C'est sûr, je ne pourrais jamais laisser un club avec lequel j'ai partagé beaucoup de choses. Je serais toujours le fervent supporter. Je donnerai un coup de main quand il le faut. Kheddis n'est pas éternel. J'ai compris que je ne pourrais rien apporter au club pour les raisons invoquées ci-dessus, j'ai décidé alors de laisser ma place à celui qui apportera un plus. Je dois rassurer les fans du club, en leur disant que le NAHD s'en sortira de cette situation. R. A.