Le ministre délégué au Développement rural a confirmé hier sur les ondes de la Radio nationale que 417 exploitations agricoles sur 755 ont été récupérées après investigations de la Gendarmerie nationale. Le ministre a également indiqué que les procédures judiciaires sont en cours. Les enquêtes sur le détournement du foncier agricole de sa vocation se poursuivent au niveau de la justice, a également indiqué M. Benaïssa sur les ondes de la Radio nationale. Il a précisé que “toutes les personnes impliquées dans les affaires de détournement du foncier agricole seront sanctionnées”, précisant que la loi “permet de récupérer ce foncier”. Les services de la Gendarmerie nationale avaient indiqué, lundi, que l'enquête menée à travers toutes les exploitations agricoles situées dans la wilaya d'Alger a révélé que “417 exploitations agricoles, sur un total de 755 ayant fait l'objet de procès-verbaux envoyés aux parquets généraux près les cours d'Alger, de Blida et Boumerdès, ont conservé leur vocation initiale”. 2 060 exploitations agricoles totalisant une superficie de 35 513 hectares, dont 1 469 exploitations collectives et 591 individuelles, ont été recensées, a ajouté la même source. Les infractions les plus graves relevées par l'enquête sont le recours à la falsification de documents officiels, les constructions illicites sur des terres agricoles, les activités commerciales en dehors du cadre agricole comme la vente de matériaux de construction et la création d'unités industrielles. “Toutes les transactions liées au détournement des terres agricoles de leur vocation ont été gelées depuis le lancement de l'enquête”, a souligné le ministre. Il a, d'autre part, indiqué que la loi d'orientation agricole, en cours d'élaboration, permettra de “définir plusieurs aspects relatifs à la régulation de l'activité agricole”, ajoutant que cette loi devra être débattue par l'ensemble des parties concernées. Le ministre a, par ailleurs, affirmé qu'à travers sa politique de développement rural, l'Etat œuvre depuis 2001 à la “valorisation des expériences précédentes visant à mettre fin à la marginalisation dont souffrent les populations rurales” qui représentent, selon les dernières estimations présentées par le ministre, 40% de la population d'Algérie, soit 13 millions d'habitants. Cette politique a eu comme premiers résultats concrets le retour des familles qui ont quitté les zones rurales durant les années de terrorisme, a ajouté le ministre qui n'a pas avancé de chiffres à ce propos, affirmant qu'il s'agit “d'une dynamique continue”. D'autres résultats positifs sont attendus dans les toutes prochaines années grâce à une politique intégrée de développement durable ayant associé tous les mécanismes de l'Etat comme l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes, l'Agence de développement social et le Fonds de développement des investissements agricoles. Selon le ministre, sur un total de un million d'exploitations agricoles et de fermes, “400 000 sont aptes à la concurrence internationale”, alors que les autres exploitations ont des activités de moindre envergure versées dans les domaines du pastoralisme, l'agriculture de montagne et steppique. Concernant la grippe aviaire, M. Benaïssa a rassuré que cette maladie n'est pas apparue en Algérie, précisant que les mesures de prévention mises en place depuis 2003 ont été renforcées récemment dans le cadre de la coordination entre les ministères de l'Agriculture et de la Santé ainsi qu'avec d'autres parties. Le ministre a appelé les aviculteurs exerçant illégalement à déclarer leurs activités auprès des services agricoles spécialisés pour contribuer ainsi aux efforts visant à lutter contre cette maladie. R. A.