La demande “potentielle” pour les crédits immobiliers “est évaluée à 25% du PIB”, alors que l'offre disponible pour cette catégorie de prêts ne représente que 2% du PIB, a indiqué le ministre délégué chargé de la Réforme financière, M. Karim Djoudi. Le PIB (produit intérieur brut) algérien était de quelque 6 100 milliards de DA (environ 86 milliards de dollars) en 2004. Dans une interview parue dans la revue Moci (Moniteur du commerce international) relevant de l'administration française du commerce, M. Djoudi a exposé les principaux axes de la réforme financière et bancaire dont l'objectif est d'assurer, a-t-il souligné, le renforcement de la stabilité et de la rentabilité du secteur bancaire algérien. Le ministre a indiqué, à ce sujet, que la réforme du marché hypothécaire était l'un des objectifs fondamentaux pour lequel l'Etat a réorganisé son action pour développer le financement du logement. Rappelant l'existence d'une très forte demande de logements à laquelle le gouvernement veut répondre avec un gigantesque programme de construction de un million d'unités en cinq ans, il a indiqué que le fait que l'offre de crédit immobilier ne représente que 2% du PIB contre une demande potentielle douze fois supérieure est un handicap qu'il faudra surmonter. “La contrainte est ainsi clairement identifiée”, a-t-il observé. Afin d'accroître de façon significative les crédits pour le logement, l'Etat table sur un renforcement de la capacité du système bancaire dans ce domaine, a-t-il encore affirmé, en faisant savoir que trois textes juridiques avaient été élaborés en vue précisément d'encourager les banques à accorder sans trop de réticences ce genre de prêts. Le premier porte sur l'enquête foncière qui vise à constater le droit de propriété immobilière avant toute délivrance du titre de propriété, ce qui offre aux banques une garantie supplémentaire. Les autres textes portent sur l'hypothèque légale et sur la titrisation des crédits hypothécaires pour faciliter leur cession par les banques. Le ministre a également rappelé, sans rien révéler de nouveau, les mesures prises pour la modernisation des systèmes de paiement bancaires, l'amélioration de la gouvernance des banques publiques, la privatisation du CPA, le financement des PME, le développement de l'intermédiation financière tels le capital-investissement, le factoring et le crédit-bail. R. N.