Pour ce réseau euroméditerranéen d'agences de promotion des investissements, notre pays vient en tête en termes de flux d'investissements dans la région Meda. Anima dans un premier bilan des investissements dans la région Meda en 2005 souligne que le Mipo (Mediterranean Investment Project Observatory) a recensé plus de 700 projets, contre 400 projets pour l'année 2004. Anima relève que cette hausse est principalement due à l'amélioration des outils de veille à sa disposition. “Elle s'explique également en partie par le boom des investissements qu'ont connu certains pays comme l'Algérie ou Israël”, lit-on dans une note d'actualité publiée le 24 janvier dernier. Anima ne donne pas de détails sur les investissements réalisés en Algérie. L'Algérie semble attirer de plus en plus d'investissements directs étrangers. Dans son étude sur les investissements dans la région Meda en 2004, Anima évoquait déjà le décollage des IDE en Algérie. “Après avoir pâti pendant des années des aléas du terrorisme, l'Algérie semble enfin sortie du tunnel”, faisait remarquer Anima. Pour ce réseau euroméditerranéen d'agences de promotion des investissements, l'Algérie vient en tête en termes de flux d'investissements dans la région Meda. Sur les 19 milliards d'euros d'investissement annoncés en 2004, pour Meda, 5,9 milliards étaient pour l'Algérie. La reprise très nette observée en 2004 est largement due au secteur de l'énergie. Sur 23 projets pétroliers et gaziers relevés, la moitié concerne l'Algérie, contre seulement 5 en 2003. Pour autant, en dépit de cette avancée considérable, le niveau des IDE n'est pas encore à la hauteur de l'offre algérienne. Le pays souffre d'une certaine image négative due essentiellement aux années de terrorisme. Elle souffre encore d'un déficit d'organisation, d'un système financier peu efficace, de lourdeurs bureaucratiques, de problème de foncier, de corruption… Pour rappel, dans son rapport sur “la pratique des affaires en 2005 : éliminer les obstacles à la croissance”, la Banque mondiale note que l'Algérie a, certes, réduit le nombre de jours nécessaires pour démarrer une affaire, mais les contraintes qui bloquent l'investissement demeurent toujours. Le démarrage d'une entreprise nouvelle requiert 14 procédures, 27,3% du revenu par habitant et 26 jours. L'immatriculation d'une nouvelle entreprise (l'enregistrement de la propriété) en Algérie prend plus de 50 jours et nécessite 16 procédures. Dans le classement général, l'Algérie occupe la 128e place, sur 155 pays concernés. Le ministère des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI) avait même organisé, le 2 octobre 2005, une rencontre avec M. Najy Benhassine du “Finance Private Sector and Infrastructure Group” de la Banque mondiale, venu présenter à la partie algérienne l'évaluation relative au climat des affaires en Algérie contenue dans le rapport “Doing Business 2005” établi par l'institution internationale. L'objectivité des indicateurs analysés est critiquable : le classement auquel ils donnent lieu reflète, certes, une certaine réalité, mais il ne rend pas compte de toutes les améliorations intervenues dans le climat des affaires dans notre pays. Les résultats relatifs au marché du travail sont particulièrement sujets à caution ; il n'a pas été retenu dans l'analyse des indicateurs un certain nombre d'aménagements introduits dans ce domaine pour flexibiliser davantage le travail. Pour autant, ce rapport offre l'opportunité à un pays comme l'Algérie d'approfondir la réflexion et d'œuvrer, avec l'assistance de la Banque mondiale, à améliorer significativement son climat des affaires et à réduire son déficit d'image auprès des investisseurs. M. R.