Résumé : Le jour J arrive. Mayssa et Rabiha n'ont pas revu Lotfi depuis le dîner de Halima. Elles ne s'inquiétèrent guère, sauf lorsque les heures passèrent sans que Lotfi et sa famille n'apparaissent. Le jour J arriva enfin. Mayssa n'a pas revu Lotfi depuis le dîner organisé par Halima. Elle l'a appelé à plusieurs reprises sans résultat. Elle se disait qu'il devait être occupé, son travail pouvant déborder facilement sur son quotidien. Rabiha a mené les choses comme elle en rêvait. Elle a même confectionné les cartons d'invitation, les envoyant à ses proches et même aux gens du quartier qu'elle n'avait pas l'habitude de fréquenter. Elle tenait à ce que ce mariage soit parfait et qu'il devienne un exemple pour le monde. Mayssa, aidée de sa coiffeuse, enfila sa robe de mariée. Elle se regarde dans la glace, qui lui renvoie l'image d'une fée habillée tout en blanc. Rabiha, accompagnée de quelques cousines, entre à cet instant dans la chambre de Mayssa. Elle sourit de bonheur en découvrant Mayssa. - Mayssa ma fille. Tu es tellement belle, plus belle que ce que je pouvais imaginer. Aujourd'hui est le plus beau jour de ma vie. Je l'attendais depuis si longtemps, dit Rabiha et rangeant par-ci par-là quelques affaires. - Maman, il est plus de onze heures trente et le cortège n'est pas encore là, s'inquiéta Mayssa. Va voir de la fenêtre du salon si tu peux voir au loin. - Ils ne devraient plus tarder, tente de la rassurer Rabiha. Rabiha se dirigea vers le salon et sortit sur le balcon. Elle y est restée pendant plus d'une heure à attendre, sans que le cortège n'apparaisse au bout de la rue. L'inquiétude se lisait à présent sur son visage. Mayssa avait envoyé une de ses cousines chercher sa mère. Le maquillage ne cachait plus à présent la pâleur qui avait gagné le visage de Mayssa. Rabiha comprit au visage de Mayssa qu'il fallait faire quelque chose. Elle décida d'appeler Lotfi chez lui. Un disque des Télécommunications disait que le numéro n'était plus attribué. Elle raccrocha et composa le numéro de portable de Lotfi. Ce dernier ne répondait pas. En derniers recours, elle appela chez Halima. Au bout de trois sonneries, la voix de Halima retentit : - Allo ! - Allo, répondit Rabiha. C'est Rabiha. Il est plus de treize heures. Pourquoi n'êtes-vous pas là, où est Lotfi, il ne répond pas sur son portable, je ne comprends pas, enchaîna-t-elle sans laisser à Halima le temps de répliquer. Halima l'interrompit : - Vous pouvez toujours attendre, toi et ta fille. Lotfi ne viendra pas. - Comment ça, suffoqua Rabiha, on vous attend depuis trois heures et tu … - N'attendez pas, il ne viendra pas. Je ne suis pas dupe de ton manège. Ta fille n'y est pour rien. C'est toi qui as tout manigancé. Ensorceler mon fils ? Pauvre folle ! Tu pensais que je ne m'en rendrais pas compte ? Gardes ta fille ! Adieu ! Halima lui raccrocha au nez. Rabiha, dans tous ses états, s'évanouit. Mayssa accourut en entendant les cris de ses cousines. Elle trouva sa mère allongée, deux cousines tentaient de lui faire sentir du parfum. Rabiha reprit conscience à la voix de Mayssa qui interrogeait ses cousines. Elle lui murmura : - Je suis désolée, ma fille. Je voulais bien faire, je voulais ton bonheur. - Qu'est-ce que tu me racontes ? que veux-tu me dire ? L'interrogea Mayssa. - Lotfi ne viendra pas. C'est de ma faute. Mayssa, prise de vertige, s'adossa contre le mur. Tout était flou dans sa tête, elle ne comprenait plus rien. (À suivre) A. K.